Les multinationales européennes profitent aussi du travail forcé des Ouïghours

« L’accord permettra de rééquilibrer nos relations économiques avec la Chine. (…) Il offrira aux investisseurs européens un accès sans précédent au marché chinois », s’est félicitée la présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, le 30 décembre 2020. L’Union européenne et la Chine viennent alors de conclure leurs négociations en vue d’un accord global sur les investissements. « La Chine a accepté de déployer des efforts continus et soutenus pour ratifier les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail forcé », annonçait aussi la Commission européenne.

Derrière les fiers communiqués, la prise en compte des droits humains reste bien modeste. La Chine ne s’est pas formellement engagée à ratifier les conventions exigeant la suppression du travail forcé, simplement « à déployer des efforts ». Ce point touche à un sujet bien particulier : le sort de la population ouïghour de Chine, victime, selon de plus en plus de rapports et d’enquêtes, d’une politique d’enfermement massif dans des camps de rééducation, de stérilisation forcée des femmes, et de travail forcé.

En mars 2020, un think tank australien, spécialisé sur les questions de défense, l’Australian Strategic Policy Institute, publiait un rapport alarmant sur l’implication des multinationales, européennes et états-uniennes, dans ce travail forcé. Elle y estimait qu’au moins 80 000 prisonniers ouïghours avaient été transférés par les autorités chinoises, entre 2017 et 2019, depuis le territoire du Xinjiang vers 27 usines produisant pour le marché international.

Textile, automobile ou informatique : plus de 80 entreprises multinationales liées au travail forcé

« Depuis 2017, plus d’un million d’Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes ont disparu dans un vaste réseau de « camps de rééducation » dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest du pays, dans le cadre de ce que certains experts appellent un programme systématique de génocide culturel mené par le gouvernement chinois », écrit l’Australian Strategic Policy…

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Auteur: Rachel Knaebel