Les Nérons nouveaux sont arrivés

« Néron profita de la destruction de sa patrie pour bâtir un palais où l’or et les pierres précieuses n’étaient pas ce qui suscitait le plus d’étonnement. »

Tacite, Annales, 66 ap. JC

Ce n’est pas Rome qui brûle, c’est Los Angeles. Et on ne les a pas vus récitant des poèmes depuis leurs balcons blindés, mais sur les écrans ça a cartonné. La ploutocratie mondiale a bien fêté l’installation sur un de ses trônes principaux d’un de ses Gugusses les plus clinquants et l’assurance qu’elle va pouvoir, dans les jours et mois (et années ?) qui viennent, vampiriser tranquillement les populos et la planète sur laquelle ils errent.

Certains y voient la juste punition infligée à une humanité suffisamment conne pour fournir le couteau affuté aux bouchers qui vont la dépecer. « Comme s’il y avait une loi de la nature humaine poussant chacun à renoncer à sa dignité face au désastre. » C’est négliger le fait qu’une bonne partie de cette humanité n’a rien souhaité de ce genre, et se montre même consciente des dégâts que ce triomphe va faire subir à son « sort » déjà peu brillant. C’est aussi ne pas tenir compte de la formidable machine à abrutir toujours mieux équipée qui, s’emparant des humains dès le berceau pour les formater le plus possible au rôle de rouage de son fonctionnement, fabrique en bonne part des ahuris, déboussolés, paumés, faciles à manipuler et faire marcher, y compris au pas de l’oie et à leur propre détriment.

Que les plus « performants » des prédateurs de l’humanité arrivent à se faire passer pour ennemis du « système » qui garantit leur truanderie en dit long sur l’état de désarroi dans lequel se trouvent bon nombre des victimes de ce système. Les « sans dents » qui se jettent dans les bras des milliardaires largement responsables de leurs « vies de merde » témoignent d’un décervelage funeste. Cette pandémie de connerie suicidaire confirme ce que…

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Auteur: dev