Les nuages amplifient la crise climatique

26 juillet 2021 à 09h08,

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Climat

Intensification des précipitations, aggravation des sécheresses, ralentissement de la circulation océanique… Si les phénomènes liés au réchauffement climatique sont bien connus, les effets sur les nuages, eux, le sont bien moins. Leur nombre, leur altitude et leur épaisseur devraient pourtant évoluer avec l’augmentation de la température globale. De quoi atténuer ou amplifier le dérèglement climatique ? Une étude publiée fin juillet dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences renforce la seconde hypothèse : selon ses auteurs, la probabilité que ces changements aggravent le réchauffement climatique s’élève à 97,5 %.

À l’aide d’un algorithme d’une intelligence artificielle, les chercheurs ont pu estimer plus finement la manière dont les vents, la température et le taux d’humidité de l’air influent entre autres sur les nuages. Ils ont ainsi pu prédire avec précision comment cirrus, stratus et autres cumulus devraient évoluer dans les années à venir, confirmant les résultats d’autres études. Tout comme le dégel du pergélisol — causé par l’augmentation de la température — devrait relâcher des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, l’altération de la couverture nuageuse aggravera très certainement le problème.

Les raisons sont très complexes, note Paulo Ceppi, climatologue à l’Imperial College de Londres et coauteur de cette étude. En simplifiant, on peut diviser les nuages en deux types : les nuages bas, qui ont souvent un aspect cotonneux et se situent à un ou deux kilomètres d’altitude, et les nuages hauts, qui s’observent au sein des couches supérieures de l’atmosphère. Les premiers sont comparables à des parasols : ils rafraîchissent la planète en réfléchissant les rayons du soleil vers l’espace. Les seconds agissent à l’inverse comme une couverture : ils bloquent une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre, empêchant ainsi la chaleur de s’échapper de l’atmosphère.

Les cirrus, des nuages hauts reconnaissables à leur forme de filaments blancs. Pixabay/CC/Photochur

Un effet de serre plus important

Les nuages bas, par leur effet refroidissant, contribuent donc à une température vivable sur Terre. Problème : le réchauffement climatique devrait entraîner une diminution de la fraction couverte par les nuages bas. « Lorsque l’océan se réchauffe, l’air situé à sa surface se réchauffe également ; il peut donc contenir davantage de…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre