Au fait, comment ça marche, un numéro vert ? Depuis plusieurs années, ces lignes existent dans les entreprises pour leurs salariés. Cette façon de répondre au mal-être psycho-social a inspiré les institutions publiques. Nous avons découvert que derrière ces numéros se cachent des plateformes de psychologues qui fonctionnent comme “Uber”, gérées par des prestataires extérieurs. Second volet de cette série en trois épisodes, dont le premier est à lire ici.
Vous n’avez pas encore eu assez de numéros en tête, dans le premier épisode ? Allez, on en rajoute. Le 0 805 23 23 36 qui s’adresse à “tous les acteurs de la santé quel que soit leur statut et leur corps de métier”. Il appartient à l’association Soutien aux professionnels de Santé (SPS) qui fait appel à la société prestataire Pros-Consulte. Le site et l’application de Pros-Consulte ont tout de la plateforme “ubérisée” : des profils de psychologues désignés par leurs prénoms qui défilent comme autant de “matchs” potentiels façon Tinder, une évaluation de la prestation “en tapant de 1 à 5 (1 étant la note la plus faible)” en fin de consultation, comme sur une application de VTC.
“Une centaine de psychologues” se connectent ainsi sur la plateforme, “en complément de leur activité régulière”, explique la chargée de communication de Pros-Consulte, qui indique également qu’il y a “toujours quelqu’un de disponible 24h sur 24”. Catherine Cornibert, chargée de la communication de SPS, assume tout à fait ce côté “Uber” : “Les psychologues qui sont sur la plateforme sont tous des psychologues cliniciens libéraux. Ils ne sont pas salariés et ont souvent leur cabinet, c’est leur force, ils font ça en parallèle. Ils sont comme Uber et prennent les appels en fonction de leur emploi du temps et donc il y a une permanence H24”.
Une plateforme ubérisée, avec le flou que cela implique en matière de définition du lien entre les psychologues et la société Pros-Consulte, comme ce fut le cas par exemple entre les livreurs et l’entreprise UberEats. Ainsi, une psychologue, “Brigitte X”, a obtenu gain de cause devant la Cour de cassation le 26 septembre 2016 : La Cour a reconnu son lien de subordination vis-à-vis de Pros-Consulte, considérant donc la juridiction prud’homale compétente et condamnant la société à payer à Mme Brigitte X… une indemnité compensatrice de préavis et des dommages-intérêts de 3000 euros, pour “licenciement sans cause réelle et…
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Auteur: Selim Frustration Mag