Les « nüzhubo », ces Chinoises qui sacrifient leur vie pour des livestreams

Avez-vous déjà entendu parler des « nüzhubo » ? Littéralement « femmes hôtesses » en chinois, ce terme désigne des femmes qui se consacrent au livestreaming, interagissant en direct pendant des heures avec leur communauté de fans afin de partager leur quotidien. Ce phénomène est tel qu’il est devenu une profession émergente en Chine : des influenceurs, hommes et femmes confondus, utilisent des plates-formes telles que Taobao (Alibaba), Douyin (TikTok) ou Xiaohongshu (Little Red Book) pour interagir avec leur communauté et promouvoir des produits, principalement des vêtements, mais aussi des produits cosmétiques, d’alimentation et électroniques. Les livestreams ont pris une ampleur particulière pendant la pandémie de Covid-19. Sur Douyin, par exemple, la valeur des transactions qu’ils génèrent a triplé entre 2020 et 2022, atteignant 1 500 milliards de yuans en 2022 (200 millions d’euros environ au taux de change actuel).

Tout comme leurs homologues français, les influenceurs chinois tirent une partie de leurs revenus des contenus sponsorisés et des partenariats avec des marques. L’Empire du Milieu a néanmoins été pionnier dans l’utilisation des directs comme principale source de revenus pour ces influenceurs, une tendance qui commence à s’étendre à l’échelle mondiale. Au cours de ces vidéos en direct, l’audience paie pour envoyer des cadeaux virtuels tels que des roses et des cœurs, qui se traduisent en revenus pour les influenceurs.

Capture d’un livestream : en un clic, il est possible d’envoyer un « cadeau » à l’influenceuse.
Douyin (TikTok)

Les livestreamers s’adonnent ainsi à une forme de « digital labor » : un travail rémunéré consistant à produire du contenu sur des interfaces numériques, contribuant ainsi à leur valeur économique. La plupart du temps néanmoins, l’activité génère…

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Auteur: Sophia Galière, Maîtresse de conférences en sciences de gestion, Université Côte d’Azur