Les opposants aux fermes-usines s'unissent contre le lobby agricole

Plouguiel (Côtes-d’Armor), reportage

« Nous voulons alerter sur les menaces que portent les fermes-usines sur la qualité et la quantité des ressources en eau », tonne Fanche, du collectif Bretagne contre les fermes-usines. C’est sur les berges du Guindy (Côtes-d’Armor), à deux pas d’une station de captage d’eau potable, qu’une dizaine de groupes contre les fermes-usines ont entériné leur premier rassemblement national. Après des mois d’échanges via internet, des représentants et représentantes de différentes luttes contre des élevages industriels sont venus de plusieurs régions de France pour mettre en commun leurs forces.

Le lieu n’est pas anodin : le bassin versant du Guindy est bordé d’environ une centaine d’installations agricoles dangereuses pour l’environnement (classées ICPE), le département connaît une grave sécheresse qui fait craindre de prochaines coupures d’eau, et la contamination généralisée aux pesticides de l’eau potable fait la une des journaux locaux. « Mais ce ne sont pas juste des problématiques locales, dit Léna, de Terres de Luttes, et ces collectifs, ce ne sont pas juste des gens qui luttent contre un projet à côté de chez eux ! On a les mêmes freins au niveau national, et les mêmes dynamiques. L’idée c’est de voir ce que l’on peut faire ensemble pour s’entraider. »

Si la Bretagne est pionnière dans l’implantation des fermes-usines en France, elle n’en a plus aujourd’hui le monopole. « La Flandre devient une nouvelle Bretagne au niveau du développement de l’élevage industriel », affirme Marie, membre de l’association Flaner, qui s’oppose à un projet de poulailler industriel à Steenwerck (Hauts-de-France).

Dans les Hauts-de-France aussi, les méthaniseurs poussent comme des champignons, et l’industrie du poulet et du porc est en pleine expansion. Et Marie redoute de surcroît que les agro-industriels néerlandais, contraints chez eux de réduire leur cheptel, ne viennent trouver refuge dans sa région. Une pression supplémentaire sur les ressources en eau qui l’inquiète : « Nous, locaux, on va finir par ne plus avoir d’eau, nos puits sont tous à sec, et ça date d’avant la sécheresse. » Elle martèle : « Il faut fédérer les luttes, on a face à nous des lobbies colossaux. »

« Ensemble, on a plus de pouvoir »

Annie, elle, a fait le déplacement depuis la Vienne, où elle mène un combat depuis 2014 contre un projet d’élevage de 1 200 taurillons à Coussay-les-Bois, en pleine zone naturelle (Znieff)…

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Auteur: Reporterre