Skrīveri (Lettonie), reportage
À la ferme Ragares, sur les hauteurs du petit village de Skrīveri en Lettonie, Jānis Vaivars montre les branches des pruniers qui ploient sous le poids des fruits jusqu’à toucher le sol. « Cette année, les conditions météorologiques ont été très difficiles, malgré tout, nos récoltes n’ont jamais été si abondantes », commente l’agriculteur de 38 ans. Son cas est loin d’être rare : partout dans le pays, l’agriculture bio vit de beaux jours.
En ce mois d’août particulièrement ensoleillé, sa ferme en agriculture biologique — 7,5 hectares, dont environ la moitié de terres agricoles — a des airs de jardin d’Eden : au-delà des vergers bien garnis et d’une allée d’arbustes à minikiwis particulièrement goûteux, le terrain en pente offre une vue dégagée sur la rivière Daugava. Ici, radieuses courges et courgettes côtoient maïs et haricots, non loin d’une parcelle de menthe.
Un peu plus haut, six grandes serres accueillent les cultures de l’été : tomates, radis, poivrons, salades, fenouil, basilic… Toutes les plantations sont réalisées selon un agencement savamment réfléchi et expérimenté au fil des années, avec un principe phare : que la terre ne reste jamais à nu. « Dès qu’une récolte est terminée, une autre culture est mise en place », explique Jānis Vaivars, cheveux blonds et teint hâlé.
Située à environ 80 km de la capitale Riga, la ferme Ragares a été fondée en 1992, juste après l’indépendance retrouvée de la Lettonie. Jānis Vaivars l’a héritée de ses grands-parents, des pionniers de l’agriculture biologique dans ce petit pays de 1,9 million d’habitants.
« À l’époque soviétique, ma grand-mère Mara était chercheuse à l’institut scientifique local. Elle a fait des expériences officieuses sur ce terrain dès les années 1970-1980 sur la façon de cultiver sans engrais. Quand ils ont démarré la ferme avec mon…
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Auteur: Estelle Levresse