Les pays de l’UE vont devoir restaurer plus de 70% des tourbières asséchées

Le 23 mars doit être présentée une proposition de règlement de la Commission européenne visant à enrayer la perte de biodiversité en Europe. Celle-ci indique que d’ici 2050, les États membres devront restaurer au moins 70 % des tourbières drainées à des fins agricoles.

Les tourbières sont des zones humides couvertes d’un sol spongieux né de la dégradation de débris végétaux. Dès le Moyen-Âge, celles-ci fournissent aux populations rurales de multiples ressources : litière végétale, fourrage, combustible, gibier, fruits… Leur exploitation reste durant plusieurs siècles modérée, pratiquée de manière traditionnelle en permettant au milieu de se régénérer.

Mais après la Seconde Guerre Mondiale, ces pratiques ne correspondent plus aux nouveaux critères de rentabilité économique. L’objectif devient alors de transformer ces milieux considérés comme improductifs.

D’intensifs drainages agricoles, des dépôts divers, l’exploitation industrielle de la tourbe ou encore des remblaiements destinés à permettre la construction d’infrastructures finissent par rayer des cartes de nombreuses tourbières. Ces pratiques se poursuivent jusqu’à ce qu’au début du XXIe siècle, les tourbières se posent à nouveau comme des espaces à préserver.

Ces zones sont d’abord d’importantes réserves de carbone. Une tourbière active peut contenir jusqu’à 1 400 tonnes de carbone par hectare, soit dix fois plus qu’une forêt.

À l’échelle mondiale, on estime que les tourbières pourraient contenir jusqu’à un tiers du carbone terrestre. Lorsqu’elles sont drainées, le carbone qu’elles renferment se trouve libéré dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone. Il s’agit donc de territoires stratégiques essentiels dans la lutte contre le changement climatique.

Par ailleurs, les tourbières constituent un habitat unique pour de nombreuses espèces animales et végétales nécessitant un environnement acide et pauvre en oxygène. Les conserver accroît ainsi la biodiversité régionale. Enfin, étant des réserves d’eau permanentes, les tourbières limitent les inondations.

Extraction industrielle de tourbière en Lettonie – Crédit : Pôle Tourbières

Dans ce contexte, la restauration des tourbières présente non seulement des bénéfices pour la biodiversité, mais également des avantages économiques.

L’on considère en effet qu’un hectare de tourbière est équivalent à 150 000 euros en termes de séquestration de carbone. Selon la proposition…

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Auteur: Marine Wolf