« Nous sommes depuis longtemps des défenseurs, tout à la fois, de la vie marine et de la pêche durable. Alors que débute le sommet de l’Unoc, nous pensons indispensable d’alerter, car l’une et l’autre sont menacées, et le sommet semble peu s’en préoccuper.
Pourtant, il n’y aura ni conservation de la biodiversité marine, ni avenir pour les pêches maritimes, sans de profondes transformations. Et parmi les chantiers à engager nous faisons nôtre la perspective du développement de la « pêchécologie ».
L’océan brûle, victime des multiples impacts que nous lui infligeons. Des eaux déjà plus chaudes, plus acides, moins oxygénées perturbent et parfois détruisent la vie marine. Les évènements extrêmes, les pollutions, la destruction des habitats, la prolifération des espèces invasives sont autant de menaces dont les effets sont déjà massifs.
La composition du plancton change ; les chaînes alimentaires sont perturbées ; certaines populations animales s’effondrent quand d’autres prolifèrent. Les chaos de la nature se multiplient ; les écosystèmes deviennent plus instables et moins résilients.
Les pêcheurs, premières victimes
Les pêcheurs en sont les premières victimes. Certes, ils sont confrontés à des difficultés économiques bien réelles : les pertes de quotas de pêche dues au Brexit, les prix du gasoil toujours très élevés, la consommation de poisson frais en berne, la concurrence des importations. Mais la cause structurelle majeure de leurs difficultés c’est l’érosion de la biodiversité. Ils font face à des ressources rares et des écosystèmes de plus en plus dégradés.
Dans cette situation, la pêche – et en particulier la grande pêche industrielle – joue un rôle particulier. Elle est, nous dit la Plateforme internationale sur la biodiversité, le premier facteur d’érosion…
Auteur: La Relève et La Peste