« Les personnes en situation de handicap se doivent d’affirmer le refus de l’exclusion et de la ségrégation »

Entre les appels à une société inclusive et la réalité au quotidien, le fossé est grand, dénonce dans cette tribune Mathieu Cirrode, artiste et militant. Il appelle les partis de gauche à s’engager vraiment contre les discriminations liées au handicap.

Apprendre à t’aimer, c’est le titre d’un téléfilm diffusé le 8 septembre sur M6. Il aborde les doutes et les difficultés d’un père à aimer son premier enfant atteint de trisomie 21. Voilà une énième fiction sur le handicap dont la recette est bien connue : bouleversement, larmes, désarroi et, enfin, résilience. Sa scénariste et réalisatrice a déclaré à Télérama : « Une société qui porte le handicap est une société forte, en pleine santé ». Cette promesse au goût de guimauve donne à penser que le handicap doit être porté par la société, ce qui suppose qu’il est un poids et que les personnes en situation de handicap ne feraient pas partie de la société. Ce type de propos n’est pas rare. Il est une représentation d’un discours de valides ayant un avis qui se dit éclairé.

Le 9 mars 2020, le président de la République, son épouse et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées inauguraient le « Café Joyeux » des Champs-Élysées. C’est le nouveau lieu d’une chaîne de cafés employant principalement des travailleurs handicapées, nommés « équipiers joyeux » (sur les Cafés Joyeux, voir l’article de Basta !). Engager des minorités visibles devient un argument du business plan. S’agit-il ici vraiment d’inclusion ? La société inclusive est le concept que toutes les associations et les acteurs et actrices des politiques du handicap appellent de leurs vœux. C’est la réponse imparable. Elle peut être considérée comme un progrès dans l’approche selon laquelle le handicap n’est pas qu’un…

Auteur : Mathieu Cirodde
La suite est à lire sur : www.bastamag.net