Les perturbateurs endocriniens favorisent les retards de langage chez les enfants

L’exposition à un cocktail de polluants chimiques très répandus, appelés perturbateurs endocriens, provoque des retards de langage chez l’enfant. Ce résultat a été obtenu par une équipe de recherche internationale et publié dans Science ce vendredi 18 février.

« Ce travail collectif démontre qu’un mélange de huit produits chimiques composé de phtalates, de bisphénol A et de composés perfluorés, mesurés pendant la grossesse dans le sang ou l’urine des futures mères, affecte le nombre de mots que leurs enfants sont capables de prononcer à l’âge de 30 mois », explique le CNRS dans un communiqué. « À l’âge de 2 ans et demi, [les enfants] nés des 10 % de femmes les plus exposées avaient un risque triplé de retard de langage, par rapport à ceux nés des 10 % de femmes les moins exposées », précise Le Monde.

Des polluants omniprésents

Il est quasiment impossible de ne pas être exposé à ces perturbateurs endocriniens, présents dans de nombreux objets du quotidien, allant des emballages plastiques aux produits d’hygiène.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi une cohorte de 1 800 femmes enceintes suédoises. Ils ont mesuré pendant la grossesse leur exposition à ces différents polluants via des analyses d’urine, de sang et des données cliniques. Ils les ont ensuite suivies jusqu’au 30ᵉ mois de leur enfant, dont ils ont évalué les capacités en termes de langage. Un retard dans ce domaine peut indiquer un plus fort risque de troubles du développement neurologique. Cela se traduit par de l’autisme, un retard mental, des troubles de l’attention ou de la mémoire, explique l’hôpital Robert Debré, spécialisé dans leur prise en charge.

Mais les chercheurs ne se sont pas arrêtés là. Ils ont associé à cette étude en conditions réelles (étude épidémiologique) des travaux en laboratoire. « Ce mélange de produits chimiques a ensuite été recréé afin d’en décortiquer les modes d’actions en laboratoire : des effets de perturbations hormonales (thyroïdienne, œstrogénique, corticostéroïde) ont été démontrés à l’aide de cellules souches neurales humaines et de modèles aquatiques », explique le CNRS. C’est la première fois que les scientifiques allient les deux pour démontrer les effets de perturbateurs endocriniens.

Selon eux, cette méthode pourrait être utilisée par les pouvoirs publics pour mieux évaluer la toxicité des perturbateurs endocriniens. Car « les réglementations en matière de sécurité environnementale…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre