Les petites musiques de la résistance

Comment consacrer un ouvrage à Angela Davis sans ajouter un cierge à l’icône ? Comment rendre hommage sans héroïser la personne ? C’est ce que fait Najate Zouggari dans ce petit livre d’ores-et-déjà essentiel qui s’intitule, tout simplement, Davis. Construit à la fois de façon biographique et thématique, il offre des outils pour garder en nous, en ces temps qui incitent souvent au découragement, la flamme du militantisme. Dans un des chapitres du livre paru ce mois dernier aux éditions Les Périgrines, Najate Zouggari raconte l’entretien sans concession que, au début des années 1990, Angela Davis réalise avec le rappeur Ice Cube. Nous en reproduisons ici un extrait, et invitons chacun-e à venir assister aux présentations du livre, à Paris, cette semaine : pour la soirée de lancement à la libraire la Petite Egypte puis à la libraire Violet and Co et enfin au Salon du livre féministe au Ground Control.


« Ces femmes endurcies et bagarreuses ne sont pas simplement des incarnations féminines de l’agressivité masculine stéréotypée. […] À sa manière, la blueswoman refuse que lui soit imposée une infériorité basée sur le genre. Lorsqu’elle dessine les portraits blues de femmes dures, elle offre des protections psychiques, elle rejette et discrédite l’intériorisation routinière de la domination masculine », Angela Davis, Blues et féminisme noir, 1998.

Ain’t Dalai Lama
Ain’t Sai Baba
My words are my armor and you’re ’bout to meet your karma
, M.I.A., Karmageddon, album Matangi, 2013.

Au début des années 1990, Angela Davis réalise un entretien [1] avec O’Shea Jackson, rappeur de la côte ouest plus connu sous le nom d’Ice Cube. Alors âgé de vingt-trois ans, il vient de quitter la formation N.W.A (Niggaz Wit Attitudes) et de sortir son deuxième album solo, le furieux Death Certificate.

Sur la pochette du disque, Cube observe un corps enveloppé dans un drapeau états-unien. Aux pieds de…

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Auteur: Najate Zouggari