Les plans de relance mondiaux dopent les émissions de CO2

La mise en pause temporaire de l’économie mondiale au printemps 2020 avait nourri l’espoir d’une relance « verte ». Le « monde d’après » la pandémie de Covid-19 pourrait cependant être encore plus polluant que celui d’avant, selon un rapport publié le 20 juillet par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). D’après l’organisation internationale, seulement 2 % des fonds débloqués par les États pour relancer l’économie ont jusqu’à présent été affectés au développement des énergies « propres ». Si les gouvernements ne relèvent pas leurs ambitions, les émissions mondiales de CO2 devraient atteindre un niveau record en 2023, et continuer de croître au cours des années suivantes.

Plus de 800 mesures adoptées par cinquante pays ont été analysées par l’Agence. Ses calculs montrent que seulement 380 milliards de dollars (environ 322 milliards d’euros) sur près de 17 000 milliards de dollars ont été consacrés par les États à des projets énergétiques « durables » dans le cadre de leurs plans de relance. Des investissements certes louables, mais largement insuffisants pour faire face de manière adéquate à la crise climatique : selon l’AIE, les dépenses annuelles que les gouvernements envisagent d’allouer aux énergies renouvelables entre 2021 et 2023 ne représentent que 35 % du budget nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce pourcentage tombe à 20 % dans les pays émergents et en voie de développement, contre 60 % dans la plupart des pays du G20.

Des résultats « très inquiétants »

Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, a confié dans les colonnes du Guardian trouver ces résultats « très inquiétants ». « Non seulement les investissements dans les énergies propres sont loin de ce qui serait nécessaire pour mettre le monde sur la voie de la neutralité carbone d’ici 2050, mais ils ne sont même pas suffisants pour éviter que les émissions atteignent un nouveau record », a-t-il regretté dans un communiqué de presse. L’économiste appelle les pays les plus riches à respecter leurs engagements de 2015 dans l’Accord de Paris, notamment en soutenant financièrement les pays en voie de développement dans leur processus de décarbonation.

Les chiffres de l’AIE confirment ceux de nombreux autres rapports publiés au cours des derniers mois. En mars, après avoir analysé plus de 3 000 politiques fiscales, l’Observatoire mondial de la reprise était parvenu à la conclusion que seulement 18 % des dépenses…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre