Avant de quitter ses fonctions de premier ministre du Canada, Justin Trudeau a qualifié la politique tarifaire de Donald Trump de « très stupide ». Cette description pourrait s’appliquer à de nombreuses politiques de l’administration Trump, mais le mot le plus objectivement correct est « stupide ».
De fait, le quotidien le plus populaire au Québec, Le Journal de Montréal, a publié en une au début février la photo de Trump avec le mot « stupid(e) » en caractères de 350 points. Certains pourraient appeler cela une opinion, mais la science de la stupidité nous dit qu’il s’agit plutôt d’une définition.
Des recherches récentes ont permis de qualifiées précisément les actions mal calculées des décideurs : la stupidité.
Il ne s’agit pas de simples insultes, mais d’un phénomène qui se caractérise par un ensemble d’actions qui sont manifestement dysfonctionnelles, ou tellement contraires à toute ligne de conduite raisonnable qu’elles semblent impliquer un agenda caché.
La stupidité ne fait que des perdants
Selon la vision de la stupidité humaine de Carlo Cipolla, historien italien de l’économie aujourd’hui décédé, les interactions se répartissent en quatre catégories :
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Les interactions intelligentes qui sont bénéfiques pour tous — un jeu à somme positive comme la notion de richesse par la spécialisation et le commerce du philosophe écossais Adam Smith ;
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Les interactions inefficaces qui entraînent une perte dans un jeu à somme nulle ;
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Les interactions malfaisantes qui entraînent un gain dans un jeu à somme nulle ;
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Les interactions stupides qui font que toutes les parties subissent une perte.
Le libre-échange est basé sur une interaction intelligente. Dans la vision transactionnelle à somme nulle de Trump, pour chaque gagnant, il y a un perdant.
Auteur: Jerry Paul Sheppard, Associate Professor of Business Administration, Simon Fraser University