Les portables sont sûrs pour les enfants, affirme une étude contestée

Les résultats étaient attendus depuis 2016. L’étude Mobi-kids sur le risque de cancers du cerveau chez les jeunes lié aux téléphones mobiles a finalement été publiée en décembre 2021 dans Environment International. Une sortie restée particulièrement discrète pour une étude internationale de cette envergure : quatorze pays et un financement de 6 millions d’euros, dont 60 % par l’Union européenne. « C’est la plus grande étude de ce type sur la relation entre l’exposition aux champs électromagnétiques des téléphones sans fil et les tumeurs cérébrales chez les jeunes », confirme Brigitte Lacour, une des autrices de l’étude qui dirige le Registre national des tumeurs solides de l’enfant.

Mobi-kids conclut à l’absence de lien entre la durée d’utilisation des portables et les tumeurs au cerveau chez les 10 à 24 ans. Des conclusions rassurantes alors que les connaissances scientifiques actuelles établissent un risque possible de tumeurs cérébrales chez les adultes. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), classait en 2011 les radiofréquences comme « peut‐être cancérogènes pour l’homme ». Et l’étude française Cerenat de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée en 2014 concluait à un risque accru de tumeurs cérébrales chez les utilisateurs massifs de téléphones mobiles (plus 896 heures d’appels dans une vie).

Les résultats de Mobi-Kids vont servir de référence épidémiologique pour les jeunes. Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont comparé l’exposition aux ondes de 670 jeunes avec des tumeurs cérébrales à 1 900 cas témoins. L’exposition est évaluée à partir de la première utilisation d’un téléphone portable, en se basant sur les déclarations des jeunes et de leurs parents.

Cinq années de données ignorées

Mais l’interprétation des résultats de Mobi-kids ne fait pas consensus. En effet, les premières données de l’étude montrent que le risque de tumeur cérébrale diminue avec une utilisation accrue du téléphone sans fil. Un effet positif que les chercheurs excluent et qui les obligent à chercher un biais dans leur méthode d’enquête. Brigitte Lacour nous explique : « Comme un effet préventif de l’exposition au téléphone sans fil est peu probable, ces résultats peuvent s’expliquer par certains biais comme des incertitudes dans les données d’utilisation rapportées lorsque le…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre