Les relents racistes de la guerre déclarée par Delafosse aux épiceries de nuit

Un arrêté municipal rend quasi impossible la survie des épiceries de nuit à Montpellier. Le maire les accuse de nuisances dont elles n’ont en rien l’exclusivité. C’est donc le profil de leur clientèle et de leurs exploitants qui semble nuire avant tout à une conception gentrifiée et ségrégative de la ville

On pourrait d’abord en rire. Voici que le maire de Montpellier décide de ravaler sa ville au rang des chefs-lieux des cantons les plus reculés, là où plus un commerce n’est accessible dès la tombée de la nuit. Voici que le maire de Montpellier jette à la poubelle toute la communication qui vante une ville juvénile, estudiantine, méridionale et festive. Mais on a moins envie de rire lorsqu’on scrute d’un peu plus près l’arrêté municipal édicté en début d’année, qui tend à anéantir tout le secteur d’activité des épiceries de nuit.

Cet arrêté, toujours objet de recours, prévoit que ces épiceries ne peuvent plus vendre d’alcool au-delà de 22 heures. Plus fort : elle sont contraintes de fermer dès 22 heures – négation pure et simple de leur raison d’être – tous les soirs du jeudi au dimanche, sur plusieurs périodes de l’année, notamment du 1er juin au 30 septembre, c’est-à-dire toute la saison du maximum d’activité nocturne.

Les encravattés qui hantent le huitième étage de l’Hôtel de Ville ne sont jamais les derniers à s’asseoir aux meilleures tables de la ville, volontiers aux frais des contribuables. En même temps, ils montrent leur perte de contact avec ces dizaines de milliers de jeunes pour qui c’est un geste banal de partager quelques euros, se munir d’un pack de canettes, d’une bouteille de vodka chez l’arabe du coin de la rue, pour quelque soirée décidée tardivement entre potes, chez l’un ou chez l’autre.

La justification avancée par ces autorités est l’alcoolisation excessive, et les nuisances qui en découlent en termes de tranquillité et de salubrité publiques. Admettons de prendre en compte cette donnée. Mais alors, comment se fait-il que parallèlement, la ville ait laissé squatter par des terrasses de bistrot des kilomètres carrés d’espace public, abandonnés au mercantilisme ? Y distribue-t-on jusque beaucoup plus tard dans la nuit, des alcools beaucoup moins alcoolisés que dans les épiceries de nuit ? Et que dire de ces beuveries géantes officielles que sont les Estivales (aujourd’hui déplacées) et autres buvettes déchaînées d’événements para-municipaux, mais hyper-sponsorisés, notamment par…

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Auteur: Le Poing