Les risques de températures extrêmes en Europe de l’Ouest sont sous-estimés

Le 25 juillet 2019, la station météo centenaire de Paris Montsouris a battu son record datant de 1947 en enregistrant une température de 42,6 °C. De son côté, la station de la petite ville de Lytton dans l’ouest canadien a enregistré une température record de 49,6 °C le 30 juin 2021. Dans les deux cas, les précédents records de températures locaux ont été largement battus, respectivement de 2 et 5 °C, ce qui aurait été très improbable sans changement climatique d’origine humaine.

Atteindre des températures aussi élevées a des conséquences importantes sur les êtres vivants — sur les humains notamment. Par exemple, les plantes, dont les cultures, peuvent se déshydrater très rapidement, produisant des conditions favorables à des incendies. Les infrastructures, rails ou bâtiments, sont aussi touchées car elles ne sont pas toujours conçues pour résister à ces températures.

Une méthode classique pour estimer les risques d’occurrence de températures très intenses est statistique. Elle repose sur la « théorie des valeurs extrêmes » qui permet d’estimer une température maximale atteignable à partir de données de température passées, et donc de définir un « worst-case scenario » auquel se préparer. Les scénarios du pire actuellement utilisés sont souvent basés sur cette méthode statistique, qui prend mal en compte les mécanismes physiques des vagues de chaleur.

Une autre façon d’aborder le problème des températures extrêmes est de considérer les mécanismes physiques atmosphériques qui empêchent cette température d’augmenter indéfiniment. Dans une étude parue récemment dans Environmental Research Letters, nous montrons ainsi qu’il n’est pas possible d’écarter la possibilité d’atteindre les 50 °C à Paris – y compris à l’heure actuelle – et que les estimations statistiques des valeurs maximales sont probablement sous-estimées de plusieurs degrés en Europe de…

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Auteur: Robin Noyelle, Doctorant en sciences du climat au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE-CEA-IPSL), Université Paris-Saclay