Plusieurs dizaines de sans-papiers et de personnes venues en solidarité se sont rassemblées devant la préfecture de Montpellier ce vendredi 7 mai. L’idée étant d’obtenir enfin qu’une délégation soit reçu. Les collectifs de défense des droits des migrants dénoncent des procédures dématérialisées illégales qui allongent de manière démesurée les délais des démarches entreprises vers une régularisation.
Impressionnantes manifestations parisiennes, marches vers l’Elysée, rassemblements dans beaucoup de villes de province : ces derniers mois, les sans-papiers n’ont pas manqué de rappeler leur rôle majeur dans les périodes les plus difficiles de la pandémie de coronavirus, en tant que travailleurs dans des secteurs boudés par beaucoup. Et c’est de bonne guerre : être sans-papiers, c’est aussi et surtout n’avoir aucun droit au chômage, être dans une peur permanente des autorités…
C’est ce que sont venus rappeler des dizaines de migrants -parmi les 350 000 qui vivent en Fance- et de personne solidaires ce vendredi 7 mai, devant les grilles de la préfecture de l’Hérault. Appuyées par les collectifs Migrants Bienvenue 34 et CSP de Montpellier. L’objectif du rassemblement : obtenir qu’une délégation puisse s’entretenir avec les membres du cabinet préfectoral. Et exiger des autorités locales qu’elles permettent à nouveau que les démarches puissent se faire en présentiel, et non pas par voie virtuelle. A l’heure actuelle, les sans-papiers qui voudraient voir leur dossier examiné par les services préfectoraux du département sont obligés de prendre un rendez-vous en ligne. La voie virtuelle, en plus de poser d’évidentes question sur les inégalités d’accès aux outils numériques, rallonge les délais, plonge les demandeurs dans un marasme d’attente. Ces revendications sont soutenues par l’ensemble des organisations des Etats Généraux des Migrations.
Un rapport rédigé en janvier 2019 par le Défenseur des Droits épinglait déjà la quasi impossibilité d’accéder à la préfecture de l’Hérault en demandant un « accès alternatif au tout digital ». Comme le souligne cette date de publication, la dématérialisation précède l’épidémie de coronavirus, et ne saurait trouver une quelconque justification sanitaire. En novembre 2019, le Conseil d’Etat estimait quant à lui que « la dématérialisation ne peut pas être imposée aux usagers du service public. » Depuis, rien n’a bougé…
A la clé, des situations ubuesques, dont témoignent…
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Auteur: Le Poing