Les services publics et les plus précaires sont les grands oubliés du plan de relance

Comme par magie, il pleut désormais des milliards d’euros sur l’économie française. « Le temps de la dépense publique est venu » assure Bercy. Après les plans d’urgence du printemps, c’est au tour du « plan de relance ». Détaillé le 3 septembre par le premier ministre Jean Castex, son montant vise à frapper les esprits : 100 milliards d’euros sont officiellement sur la table. Baptisé « France relance », ce plan comporte 70 mesures ventilées autour de trois axes : 36 milliards d’euros pour « la compétitivité des entreprises », 34 milliards d’euros pour « la cohésion sociale et territoriale » et 30 milliards d’euros pour « l’écologie ». Ces dépenses publiques nouvelles marquent-elles la fin de l’austérité et du libéralisme comme l’affirment certains éditorialistes ou bien, plus sûrement, la volonté de mettre l’État, et ses ressources, au service des intérêts du seul secteur privé ?

Relancer la croissance à tout prix

Les membres du gouvernement et de la majorité ont multiplié les superlatifs pour louer la justesse de ce plan et enjoindre « les Français à avoir confiance ». Avec ces 100 milliards d’euros, l’exécutif ambitionne de retrouver dès 2022 le niveau de produit intérieur brut (PIB) d’avant la crise : alors que le PIB a chuté de 13,8 % au second trimestre 2020, l’exécutif insiste sur l’ampleur du plan – quatre points de PIB soit quatre fois plus que son équivalent de 2008 – et espère donc combler ces pertes en à peine 24 mois.

Rien n’est pourtant moins sûr. D’abord parce que ces 100 milliards seront en fait dépensés sur deux ans. Ce qui réduit l’effort à 2 points de PIB par an. Bercy indique d’ailleurs ne pas être certain de pouvoir engager plus de 30 milliards d’euros en 2021, soit à peine guère plus finalement qu’en 2008….

Auteur : Maxime Combes
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