Les servitudes amérindiennes : un débat complexe

La discussion anthropologique au sujet de l’esclavagisme chez les Yuqui d’Amazonie se poursuit. Dans un article paru la semaine dernière, Ivan Segré a proposé un « cours élémentaire d’anthropologie » et réitéré que la prétendue découverte d’une formation sociale endogène fondée sur la division entre maîtres blancs et esclaves noirs chez des chasseurs-cueilleurs d’Amazonie était « grotesque ». Le Professeur Philippe Erikson et le docteur en ethnologie David Jabin lui répondent et, précisant certains de leurs arguments, ils abordent « la question, cruciale, des couleurs de peau » dans la forêt amazonienne.

Ivan Segré, dans la dernière livraison de Lundimatin, reconnait avoir été injuste envers David Jabin. Il s’excuse solennellement d’avoir mésestimé ses compétences professionnelles en le caricaturant en blanc-bec ridicule et en qualifiant ses propos de rodomontades grotesques. On s’étonne dès lors qu’il lui invente quelques pages plus loin un avatar « scientifique », curieusement baptisé David Cohen et supposé, par contraste avec le vrai David, illustrer l’inanité des raisonnements fallacieux d’anthropologues qui ne sauraient être que des « imbéciles ou gredins » ! Cela est d’autant plus singulier que, de son propre aveu, les critiques et les insultes de Segré ne reposent que sur sa lecture d’un texte synthétique publié dans l’ouvrage « Les mondes de l’esclavage » et que cette contribution ne peut évidemment pas donner tous les tenants et aboutissants d’une thèse, issue d’une recherche au long cours étayée par un long travail de terrain et l’analyse d’un riche corpus d’archives.

Dans un nouveau texte fleuve de plus de 100.000 caractères, c’est cependant le « professeur Erikson » qui en prend le plus pour son grade, au sens littéral du terme. L’expression revient à 37 reprises dans l’article et, sous la plume de Segré, le qualificatif, loin de l’honorifique, relève presque de l’insulte. En effet, à ses yeux, et en reprenant ses propres termes, l’institution universitaire d’aujourd’hui se distinguerait par son haut degré de corruption, son antisémitisme, sa nullité extravagante et sa lâcheté assumée. Excusez du peu ! Le professeur Erikson a tout l’air d’être, sinon la chèvre de Monsieur Segré, du moins son bouc (émissaire), voué aux gémonies en tant que représentant d’un monde académique avec lequel il a visiblement des comptes à régler.

On ne s’étendra pas non plus sur les odieuses…

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Auteur: lundimatin