Les six enjeux (et oublis) du One Ocean Summit

Brest (Bretagne), correspondance

« Nous, les scientifiques, attendons beaucoup de ce sommet, nous ne savons pas jusqu’à quand l’océan pourra jouer son rôle de régulateur du climat », assurait Françoise Gaill, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique, CNRS, lors d’une conférence de presse. De mercredi 9 février à vendredi 11, Brest se mue en « capitale mondiale des océans », accueillant le One Ocean Summit, ce rendez-vous international dédié à la protection des océans. ONG, scientifiques, financiers, entreprises et politiques sont conviés. Des dizaines de chefs d’État sont attendus par les organisateurs, mais le nom de ceux qui seront effectivement présents n’est pas encore connu.

« La santé de l’océan est en déclin, mais nous pouvons l’interrompre dès 2022 », a annoncé, enthousiaste, Peter Thomson, envoyé spécial de l’ONU sur les océans. L’ambition est haute, mais le détail du programme reste flou et de nombreuses associations regrettent déjà que certains sujets, comme la pêche industrielle, ne soient pas au centre des débats. Une manifestation contre la « privatisation des océans » aura lieu à l’extérieur du sommet, à l’appel d’organisations écologistes et de pêcheurs, vendredi matin.

Reporterre fait le point sur les enjeux de ce sommet :

1. Le plastique, fléau des océans

« En 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan », a répété Peter Thompson. Le One Ocean Summit veut agir en lançant des « initiatives importantes […] pour la lutte contre les pollutions, notamment plastique » qui seront connues vendredi, à l’issue d’un échange entre chefs d’État, chefs d’entreprise et différentes organisations.

2. Un traité pour la haute mer

La haute mer, c’est près de 45 % de la surface de la planète. Or, dans ces immenses espaces, le droit international et les normes environnementales sont lacunaires. Le sommet entend faire progresser les travaux sur le sujet de la gouvernance en haute mer afin d’y protéger la biodiversité. L’accord devrait aboutir en mars prochain, à New York. Sur ce point, plusieurs ONG environnementales s’attendent à des progrès notables.

3. « Verdir » le transport maritime

« Tous les jours, nous commandons des produits qui sont acheminés par bateau », a dit la ministre de la Mer Annick Girardin. Problème : le fret maritime est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et de multiples pollutions. La ministre espère « entraîner,…

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Auteur: Juliette Cabaço Roger Reporterre