Les solutions aux crises sociales et écologiques se forgent à la campagne

Damien Deville est géographe et anthropologue, en charge de la mission Territoires chez EELV.


Mes recherches et mes engagements m’ont amené à parcourir les territoires français, des plus emblématiques à ceux que la plupart des gens ont du mal à positionner sur une carte : du pays de Dun au Gévaudan, des villages de Pont-l’Abbé aux sentiers de la vallée d’Ossau. Les découvrir, les « rencontrer », m’a convaincu d’une chose : ces territoires méritent un autre récit.

En France, ces territoires sont souvent victimes d’un système trop jacobin et centralisateur. Depuis plusieurs décennies, les politiques publiques ont concentré leurs ambitions de développement et leurs moyens financiers sur les grands centres urbains, jugés comme étant les espaces par excellence de l’émancipation, de la création culturelle, du foisonnement économique, de la diversité sociale. Les campagnes ont été de plus en plus livrées à elles-mêmes.

Un abandon redoublé dans le domaine culturel. Car l’hégémonie urbaine des politiques publiques est devenue tellement prégnante qu’elle se ressent également dans nos imaginaires : le monde, l’avenir, c’est l’urbanité.

Au cinéma, dans les librairies, sur les petits écrans comme sur Youtube, combien de créations culturelles mettent en valeur la diversité des territoires ? Trop peu. Toutes les comédies françaises, ou presque, se passent à Paris. Toutes les séries et vidéos, ou presque, ont pour scène des grands centres urbains. Ce manque de représentativité est loin d’être anecdotique. Il cache des maux puissants : celui d’un oubli démocratique et culturel des territoires situés à l’extérieur des grandes métropoles.

Cette mise à l’écart est très défavorable aux habitants des territoires, car exister, être présent dans les discours et dans la culture, est…

Auteur: Reporterre
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