Les soulèvements de la mer

Les lectrices et lecteurs de lundimatin connaissent déjà la campagne des soulèvements de la terre et ses actions que nous couvrons régulièrement. Voici maintenant les soulèvements de la mer dont l’acte inaugural se tiendra à Brest du 4 au 6 février prochain. Nous en publions ici la présentation et le programme.

Comme chacun.e sait, les écosystèmes terrestres comme marins n’en finissent pas de s’effondrer.
La pêche industrielle ravage les petites pêcheries et les vies autour d’elle, tandis que le tourisme, lui, devient vert et que la prospection gazière se flatte de respecter l’environnement. Les responsables de cette catastrophe ont un nouveau projet d’avenir pour nos océans : protéger, explorer, exploiter.
Et c‘est à Brest, aux Capucins entre le 9 et le 11 février, que toutes ces bonnes âmes ont prévu de se retrouver.

Ces ateliers et conférences réuniront chefs d’État, ONG et dirigeants de grandes entreprises pour discuter du futur de la mer, de ses opportunités économiques et écologiques. Sous couvert de protection, les philanthropes de la croissance ont trouvé de nouveaux fonds à défricher et de nouvelles ressources à exploiter sur la planète bleue. Explorer les fonds marins, mettre la main sur les océans polaires, faire évoluer les outils de gouvernance, organiser une nouvelle spéculation actionnariale autour de la mer, penser de nouveaux espaces de production énergétique, pacifier la Méditerranée pour les intérêts du commerce, voilà les priorités qu’ils affichent.

Quand l’économie bleue se présente comme le nouveau combustible de la croissance verte, les vilains se mettent à table. Au prétexte de lutter contre le dérèglement climatique, ces malfaiteurs voient dans la mer, régulatrice majeure des conditions météorologiques, puits de carbone, génératrice infinie de ressources halieutiques, une proie de choix.

Nous, habitant.es des côtes, travailleur.euses et amoureux.ses de la mer, voulons préserver la mer comme espace commun. Nous connaissons déjà bien l’enfumage des stratégies de décarbonation sur terre et la progression de la privatisation de l’eau. Nous nous opposons à cette logique qui considère les espaces et vies maritimes comme des « ressources » économiques et prétend explorer l’océan pour toujours plus l‘ exploiter, le protéger pour toujours plus le conquérir. Alors, leurs conseils de gestion, on s’en passera.

Puisqu’on ne protégera pas la mer à coups de champs d’éoliennes, de subventions à la pêche industrielle et de…

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Auteur: lundimatin