Les Soulèvements de la Terre

Depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des centaines de collectifs, associations et personnalités lancent cet appel aux soulèvements de la terre. À partir d’un constat simple et désormais incontournable : l’État et la politique ne nous sauverons pas du désastre écologique et humain dans lequel nous sommes déjà bien empêtrés, cet appel propose des cibles, des dates et des rendez-vous. Il s’agira en masse de faire barrage à l’artificialisation des terres et de s’opposer aux institutions et industries qui perpétuent l’empoisonnement des sols. Nous publions ici l’appel, la liste des premiers signataires suivi du programme pour le printemps, à savoir 7 rendez-vous aux quatre coins de la France pour se retrouver, occuper, lutter.

Nous sommes des habitant·es en lutte attaché·es à leur territoire. Nous avons vu débouler les aménageurs avec leurs mallettes bourrées de projets nuisibles. Nous nous sommes organisé·es pour défendre nos quartiers et nos villages, nos champs et nos forêts, nos bocages, nos rivières et nos espèces compagnes menacées. Des recours juridiques à l’action directe, nous avons arraché des victoires locales. Face aux bétonneurs, nos résistances partout se multiplient.

Nous sommes des jeunes révolté·es qui ont grandi avec la catastrophe écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon. Nous sommes traversé·es par un désir croissant de déserter la vie qu’ils nous ont planifiée, d’aller construire des foyers d’autonomie à la campagne comme en ville. Sous état d’urgence permanent, nous avons lutté sans relâche contre la loi travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique.

Nous sommes des paysan·nes. La France n’en compte presque plus. Avec ou sans label, nous sommes les dernier·es qui s’efforcent d’établir une relation de soin quotidien à la terre et au vivant pour nourrir nos semblables. Nous luttons tous les jours pour produire une nourriture saine à la fois financièrement accessible et garantissant une juste rémunération de notre travail.

Parce que tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais, nous avons décidé d’agir ensemble.

Depuis longtemps, l’économie nous a séparé·es de la terre pour en faire un marché. Erreur fatale qui nous mène droit au désastre. La terre n’est pas du capital. C’est le vivant, le paysage et les saisons. C’est le monde que nous habitons en passe d’être englouti par la voracité extractiviste. Après avoir enclos et privatisé les…

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Auteur: stage