Une découverte scientifique ou technologique est un moment exaltant pour un académique. Lorsqu’un élan entrepreneurial vient enrichir le processus, voilà les équipes de recherche projetant la maturation de leurs travaux, listant les applications et conjecturant déjà les futures étapes de commercialisation et de croissance.
Cette excitation précoce est un formidable moteur pour les chercheurs de plus en plus invités à lancer une jeune pousse industrielle – une start-up « deep tech » – sur fond de relance industrielle et d’efforts divers de planification nationale que l’on observe en France, aux États-Unis ou à Singapour. La seconde édition de l’Observatoire des start-up, PME et ETI industrielles innovantes françaises le confirme, avec 118 nouveaux sites industriels inaugurés en 2023.
Fiancé au concept de « start-up », la « deep tech » (« deep » est l’anglais de « profond »), cet ensemble d’entreprises développant des techniques considérées comme fortement novatrices, a donné lieu à de nombreuses initiatives dont l’une des plus notables en Europe est le mouvement Hello Tomorrow réunissant chaque année l’écosystème international. Le terme s’est principalement étoffé par opposition aux cycles rapides du numérique qui concentre la majorité des grands succès entrepreneuriaux de ce siècle.
Faire passer des technologies de pointe du laboratoire à l’entreprise nécessite néanmoins un capital humain et financier substantiel et les délais de mise sur le marché sont plus étendus que leurs congénères du digital. De par la sophistication requise pour s’intégrer dans les chaînes de valeur industrielles, leur commercialisation est un sport naturellement collectif : le processus d’entreprise requiert des expertises combinées dont l’agrégation et la juste coordination déterminent les succès.
Des « mortes-vivantes »
Malheureusement, la standardisation accélérée des…
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Auteur: Pierrick Bouffaron, Executive doctoral candidate in Business Administration, École des Ponts ParisTech (ENPC)