Les « steaks végétaux » ne sont pas bons pour la santé

Killian Bouillard est docteur en sciences du sport, spécialisé en nutrition.


Le développement industriel des steaks végétaux est-il une vraie alternative à notre consommation excessive de viande ? La réponse est non, sans appel. En termes d’alimentation, il est grand temps de nous affranchir des industriels, qu’ils soient de la viande, du lait, des œufs ou des alternatives « végétales », et de tirer les conclusions fournies par la recherche en nutrition.

D’abord, la nécessité de réduire fortement notre consommation de viande ne fait plus de doute. Citons pour exemple la plus grande étude épidémiologique à ce jour portant sur le lien entre alimentation et santé, nommée NIH-AARP Diet and Health Study et menée par le National Cancer Institute aux États-Unis. En analysant les données de plus de 500 000 participants, les auteurs d’un article publié en 2009 dans le prestigieux Journal of American Medical Association le confirment. Les consommations régulières de viande rouge et de viande transformée (charcuterie, etc.) sont bien associées à de plus grandes mortalités générales (c’est-à-dire à une plus faible espérance de vie), mais aussi à de plus grandes mortalités par maladies cardiovasculaires et par cancers, les deux principales causes de décès dans les pays occidentaux.

Les consommations régulières de viande rouge et de viande transformée (charcuterie, etc.) sont bien associées à de plus grandes mortalités générales. Flickr / CC BY-NC 2.0 / Henrique Cabral

Les chercheurs estiment qu’une réduction importante de notre consommation de viande rouge pourrait à elle seule prévenir 11 à 16 % des décès prématurés. Concernant la viande blanche, l’article ne rapporte qu’une augmentation des risques cardiovasculaires. En revanche, d’autres publications — celle d’une équipe de Loma Linda University en 2005 par exemple — rapportent elles une augmentation du risque de cancers.

Les mécanismes biologiques explicatifs font encore débat. Certains incriminent principalement les graisses d’origine animale (acides gras saturés et trans, et cholestérol) car elles semblent clairement impliquées dans la constitution des plaques d’athérome, principales responsables des décès par infarctus ou accident vasculaire cérébral. D’autres pointent le rôle fondamental joué par l’arrivée importante de fragments de bactéries dans le sang, nommée endotoxémie, car, en provoquant une réponse inflammatoire, celles-ci seraient responsables…

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Auteur: Reporterre