Les subtilités de la rhétorique gauchiste anti-russe — Edward CURTIN

Chomsky : Maître de la demi-vérité. Il blâme et sauve souvent l’empire dans un même souffle. « Un fléau sur vos deux maisons » – tel que pratiqué par lui et d’autres personnes de stature publique similaire – reste une posture sournoise, typique des libéraux, et non des véritables anti-impérialistes.

Alors que les médias dits libéraux et conservateurs – tous à la solde des agences de renseignement – déversent la propagande la plus flagrante sur la Russie et l’Ukraine, si évidente qu’elle en deviendrait comique si elle n’était pas si dangereuse, les connaisseurs autoproclamés ingèrent également des messages plus subtils, souvent issus des médias alternatifs.

Une femme que je connais et qui est au courant de mes analyses sociologiques de la propagande m’a contacté pour me dire qu’il y avait un excellent article sur la guerre en Ukraine dans The Intercept, une publication en ligne financée par le milliardaire Pierre Omidyar que je considère depuis longtemps comme un exemple majeur de reportage trompeur où la vérité est mélangée à des mensonges pour véhiculer un récit « libéral » qui soutient fondamentalement les élites dirigeantes tout en semblant les combattre. Cela n’a rien de nouveau, bien sûr, puisque c’est le modus operandi de tous les médias institutionnels, chacun à sa manière idéologique et malhonnête, comme le New York Times, CBS, le Washington Post, le New York Daily News, Fox News, CNN, NBC, etc. depuis très longtemps.

Néanmoins, par respect pour son jugement et sachant combien elle se sent profondément concernée par toutes les personnes qui souffrent, j’ai lu l’article. Écrit par Alice Speri, son titre semblait ambigu – « La gauche en Europe fait face à la résurgence de l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine par la Russie » – jusqu’à ce que je voie le sous-titre qui commence par ces mots : « L’invasion brutale de la Russie complique… » Mais j’ai continué à lire. Au quatrième paragraphe, il est devenu clair où cet article voulait en venir. Speri écrit que « En Ukraine, par contraste [avec l’Irak], c’était la Russie qui avait organisé une invasion illégale et non provoquée, et le soutien à l’Ukraine par les États-Unis était considéré par beaucoup comme crucial pour éviter des atrocités encore pires que celles que l’armée russe avait déjà commises. »

Alors qu’il s’agit ostensiblement de militants européens anti-guerre et anti-OTAN pris dans un dilemme, l’article poursuit en affirmant que si les…

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Auteur: Edward CURTIN Le grand soir