La pandémie semble bien avoir changé la donne pour les espaces collaboratifs de travail. Le dernier panorama 2023 de l’Observatoire des tiers lieux dresse en effet un bilan plutôt positif avec une hausse constante de leur nombre : 1800 en 2018, de 2500 en 2022 et 3500 en 2023, soit +100 % en cinq ans, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 882 millions d’euros. Mais s’agirait-il d’un développement en trompe-l’œil ? Comme l’a indiqué début septembre à Libération Patrick Levy-Waitz, actuel président de France Tiers-lieux, l’expansion des tiers lieux nécessite à présent « un nouvel élan puissant ».
Un appel entendu par le gouvernement. Le 11 septembre dernier, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, a annoncé que 80 projets de tiers lieux allaient être soutenus en 2023 dans « les territoires sensibles et fragiles sur le plan socio-économique ».
En 2018 puis en 2021, les gouvernements successifs avaient déjà apporté des soutiens financiers pour un montant total de 130 millions d’euros. Depuis, et bien que ces équipements soient devenus structurants pour nombre de territoires, les aides « ont été très en deçà de ce qu’elles devraient être », déplorait Patrick Levy-Waitz. Faut-il en conclure que les tiers lieux auraient vocation à disparaître sans soutien public ?
Les tiers lieux associatifs, qui représentent la majorité d’entre eux (51 %), peuvent en effet souffrir de la dégradation des finances publiques des collectivités locales leur accordant des subventions.
Mais au-delà de cette pression sur les financements, on entend surtout depuis le début de l’été, ici ou là, que le flexi-travail et le télétravail n’auraient plus le vent en poupe. Or, ces pratiques représentent une source de revenus non négligeable pour les tiers lieux. La question de la fréquentation rejoint en effet directement…
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Auteur: Clément Marinos, Maître de conférences en économie régionale, membre du Laboratoire d’Economie et de Gestion de l’Ouest, Université Bretagne Sud