La mobilisation des paysans, éleveurs et agriculteurs n’est pas une nouvelle crise.. C’est le énième soubresaut du mécontentement profond qui nourrit chaque explosion de colère dans le pays.
À y regarder de plus près, les mouvements sociaux se suivent et se ressemblent. Quelle différence au fond entre les agriculteurs, les pêcheurs, les ouvriers des usines qui ferment, les routiers, les profs, les magistrats, les soignants, les chercheurs, les pompiers ou les policiers? Des professions en crise, où le travail ne rémunère plus correctement, et pire, décemment, celles et ceux qui exercent un métier qu’ils aiment, ont choisi et veulent continuer à faire. Et à bien faire.
Les paysans, agriculteurs, éleveurs, viticulteurs, maraîchers, souhaitent produire pour nourrir les Françaises et les Français. C’est le cœur de leur métier. Et non seulement ils ont l’impression qu’on les en empêche, à coup d’injonctions contradictoires, mais leur revenu stagne, voire baisse, parfois à la limite du supportable, tandis que leur travail est toujours plus lourd, parasité par des tâches administratives souvent chronophages, inutiles et absurdes. Tous parlent des heures passées à remplir des pages et des pages de paperasse, des salaires qui ne correspondent ni aux difficultés de leur métier, ni aux services qu’ils rendent au pays. Ils ne récoltent que caricatures, mépris, insultes. Les profs sont des feignants, les policiers des assassins, les magistrats des petits pois, les chercheurs des idéologues. Les agriculteurs ont l’insigne honneur d’être de tout cela à la fois.
Notre pays est agité depuis des années par la rogne et l’amertume. On garde en mémoire les gilets jaunes, mouvement assimilé un peu trop rapidement au refus de la taxe carbone. Mais qui se souvient des bonnets rouges de 2013, qui manifestaient contre l’écotaxe et les réformes de l’agroalimentaire? Aujourd’hui, ce sont les agriculteurs qui bloquent les…
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Auteur: Bonne Pote