Les trois crânes

Prenons les choses au niveau où elles se trouvent d’abord. Dans une revue nommée « Front populaire », l’écrivain Michel Houellebecq a dialogué avec le philosophe Michel Onfray. S’en est suivie « l’affaire Houellebecq ». C’est un point de départ, celui que d’aucuns appellent la « race ». Suivent la « classe » et le « genre », enfin un essai de clarification, « sans figure et sans bruit ».

« quel heureux destin n’en peut être effacée
on te nomme et ce nom aux débris ingénieux
d’une faune ancienne
sans figure et sans bruit les rassemble à la vie »

Jérôme Abraham Benarroch, Les trois crânes

Réflexions sur le banditisme

Le recteur de la mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a finalement renoncé à poursuivre en justice Michel Houellebecq, apparemment suite à une rencontre avec l’écrivain organisée par le grand Rabbin de France Haïm Korsia. Il convient de s’en féliciter, car les bouffonneries de Houellebecq, pas plus que celles de Dieudonné ou de Charlie Hebdo, n’appellent de procès. On ne transige pas avec la liberté d’expression. Certaines bouffonneries sont drôles, d’autres moins ; certaines appellent l’indifférence, d’autres l’analyse.

Au cours d’un long entretien avec Michel Onfray, Houellebecq a d’abord évoqué l’immigration asiatique, très peu assimilée, mais commerçante et laborieuse ; puis il en est venu à l’immigration maghrébine : « Je crois que le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, en somme que leur violence diminue, qu’ils respectent la loi et les gens. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent ». Houellebecq ne serait ni raciste, ni xénophobe, puisqu’il valorise l’immigration asiatique. Le problème, à le suivre, réside dans la particularité de l’immigration musulmane, principalement en provenance d’Afrique du Nord dans le cas français : les « musulmans » auraient pour habitus de « voler » et d’ « agresser », autrement dit de ne respecter ni la « loi », ni les « gens ».

Pourtant, à condition de prendre un minimum de recul, il s’avère impossible de rapporter le banditisme à un habitus arabo-musulman, quelle que soit la proportion de Maghrébins dans les prisons françaises, puisqu’un banditisme similaire est observable sur le continent américain, par exemple, avec un degré de violence toutefois supérieur, sans que ne soit là-bas en cause une…

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Auteur: dev