Les vaches souffrent aussi de la vague de chaleur

« Une vache qui a trop chaud, on le voit tout de suite. Elle a du mal à respirer, comme nous quand on est essoufflé ; on dit qu’elle pompe. Elle n’est pas à l’aise », explique Loïc à Reporterre. Depuis le début de la vague de chaleur, l’éleveur bovin, installé en Exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) sur 150 hectares (ha) à Tilh (Landes) avec ses parents, va toutes les deux heures rendre visite à ses 35 mères et 50 vaches à l’engraissement. Jusqu’à présent, tout le monde va bien, mais l’éleveur reste très vigilant. « Je préfère intervenir avant que l’une d’entre elles ne soit à terre. Je vérifie qu’elles boivent suffisamment. La journée de samedi va encore être très chaude. On verra bien. »

Vendredi 17 juin, les Landes sont passées en alerte rouge « absolue » canicule, à l’instar de treize autres départements du quart sud-ouest de la France. Les températures devaient dépasser les 35 °C, voire les 40 °C localement comme autour de Mont-de-Marsan. Dans les quelque 800 exploitations bovines du département, principalement spécialisées en vaches à viande, éleveurs et animaux tirent la langue. Dans un article publié mercredi, le site d’information spécialisé Web-agri alertait sur un « risque thermique mortel » pour les bovins samedi dans les Landes. Depuis mercredi, comme dans tous les autres départements en vigilance orange et rouge, les transports d’animaux sont interdits entre 13 h et 18 h pour au moins épargner aux animaux la fournaise des bétaillères. Pour y faire face, l’abattoir d’Hagetmau a dû faire revenir des équipes le soir pour accueillir les animaux arrivés bien plus tardivement que d’habitude.

Coup de chaleur

Le risque majeur pour les animaux est le coup de chaleur et son lot de complications gravissimes — problèmes neurologiques, œdème cérébral, insuffisance rénale. Vétérinaire spécialisée dans les bovins installée à Amou, la Dr Alizé Duhalde observe que le nombre d’appels pour des motifs médicaux augmente pendant les pics de chaleur. Elle a d’ailleurs rencontré son premier cas grave jeudi matin — un veau de race blonde d’Aquitaine âgé de deux mois. « L’éleveur m’a appelée parce qu’il restait prostré, couché au sol, avec une respiration forte et haletante, décrit-elle à Reporterre. Je me suis rendue sur place le plus rapidement possible, car il s’agit d’une urgence vitale. » À son arrivée, l’animal était très abattu et transpirait énormément, avec de grosses…

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre