Les vieux fourneaux repartent en lutte contre les déchets nucléaires

L’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP) du Centre de stockage en couche géologique profonde (Cigéo) s’achève samedi 23 octobre. Le projet ? Enfouir à Bure (Meuse) des déchets nucléaires d’une dangerosité extrême à 500 mètres sous terre. La DUP est une étape cruciale : elle doit permettre à l’État d’acquérir les dernières parcelles privées nécessaires à la construction de ce centre. Cette tribune du Comité centrales, collectif ligérien contre « l’atomisation du monde » rappelle la longévité — un demi-siècle — des luttes contre l’enfouissement des déchets nucléaires. Il a réalisé le film Notre terre mourra proprement, qui sortira d’ici la fin de l’année.


Coucou, c’est nous ! Nous, habitantes et habitants de territoires que l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a cherché à coloniser depuis plus de quarante ans.

Nous, qui souhaitons rappeler la résistance unanime qui fut la nôtre dans des dizaines de régions françaises – du Gard à la Bretagne, de l’Aisne à la Dordogne.

Nous, qui avons refusé les déchets nucléaires, que ce soit chez nous ou ailleurs. Que nous soyons paysans, enseignants, artisans, commerçants, quels que soient nos opinions politiques, notre âge ou notre genre, nous nous sommes unis pour empêcher la mission civilisatrice de l’Andra qui visait à souiller nos terres — sans tenir compte des générations à venir — en nous imposant une poubelle pour l’éternité.

Nous qui, par nos luttes, avons montré que la France, les Françaises et les Français, n’ont jamais consenti aux centrales nucléaires qui leur avaient été imposées dans les années 1970. Pourquoi aurions-nous, sinon, dès les années 1980, refusé en bloc ses rebuts ? Rebuts qui nous apportaient pourtant, à nous, le bas peuple de la France rurale sacrifiée, l’indépendance promise par l’ordre électrique et sa civilisation de lumière et de connaissance…

L’Andra voulait enterrer des déchets dans le granit de Neuvy-Bouin (Deux-Sèvres) ? Lors de l’« opération Obélix » (août 1987), 700 militants ont déposé 50 tonnes de granit devant leurs bureaux.

Alors que l’enquête publique du projet d’enfouissement de déchets nucléaires du Centre industriel de stockage géologique dit Cigéo — dans le nom duquel il n’est fait mention ni des déchets ni du nucléaire — est en cours, après plus de vingt ans de corruption méthodiquement organisée aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne,…

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Auteur: Reporterre