Les voitures de collection, un achat passion plus qu’un investissement rentable

En 2021, les 20 millions de personnes les plus fortunées dans le monde possèdent environ 80 000 milliards de dollars et l’on dénombre environ 2 668 individus sont milliardaires. Ces ménages aisés disposent d’une large gamme d’actifs pour diversifier leur portefeuille. Ils investissent dans des actifs financiers traditionnels (actions, obligations), des biens immobiliers (résidentiels et non résidentiels), des investissements alternatifs (comme les matières premières, cryptomonnaies, infrastructures) et dans une large catégorie composée d’objets de collection, de biens de luxe et de placements passion (art, vins fins, bijoux, pierres précieuses, mobilier ancien, pièces de monnaie, timbres, livres rares, autographes, etc.)

Une vaste littérature académique s’est intéressée aux spécificités de ces objets de collection comme les commissions aux intermédiaires, la convergence, l’hétérogénéité, l’illiquidité, la segmentation du marché, l’opacité, les taxes spécifiques et les coûts de transport.




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Quelles sont les motivations des riches collectionneurs ?


En conséquence, la valeur de ces actifs ne varie généralement pas en même temps que les autres actifs puisqu’elle est influencée par des facteurs spécifiques. Ces actifs permettent donc, d’une part, de réduire le risque sans nécessairement entraîner une diminution proportionnelle du rendement attendu et, d’autre part, de protéger un portefeuille en cas de baisse des marchés.

Investissement ludique

Parmi ces actifs, les voitures de collection sont très recherchées par les investisseurs fortunés notamment pour leur côté ludique. L’esthétisme, l’ingénierie, la rareté et les performances apparaissent en outre comme des caractéristiques spécifiques qui déterminent la valeur des voitures de collection sur un marché qui se caractérise par une forte opacité.

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Mais la perspective d’un retour sur investissement à la revente fait-elle partie des motivations des acheteurs ? Dans un article de recherche (à paraître), nous avons étudié les placements dans les voitures de collection sur une période élargie de 27 ans (1994-2021). Nous montrons notamment que les rentabilités annuelles moyennes sont relativement faibles, entre 1,6 % pour les voitures de collection premiers prix et 3,12 % pour les Porsche.

En outre, ces rentabilités moyennes apparaissent encore plus faibles si l’on considère les coûts de transaction liés aux enchères, les coûts de restauration, d’entretien, de conservation, de contrôle technique, et les assurances. Si investir dans cet actif alternatif ne génère pas de gains financiers importants, on peut donc imaginer qu’il s’agit d’abord d’un investissement lié à une…

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Auteur: Éric Le Fur, Professeur, INSEEC Grande École