L’essor des centrales à bois énergie menace des milliers d’hectares de forêts primaires en Guyane

Adoptée le 14 septembre 2022, la RED III a l’ambition de faire atteindre à l’Union européenne, d’ici 2030, une part de 42,5 % d’énergies renouvelables.

Au sein de ce mix incluant toutes sortes de sources – éolien, solaire, hydrogène… – et de formes finales d’énergie – électricité, gaz, carburant – figure les agrocarburants et la biomasse, une technique permettant d’obtenir de l’énergie par la combustion de matières végétales telles que les rebuts agricoles et le bois.

On en imagine aisément les dérives : dans la mesure où les arbres peuvent être considérés comme une source d’énergie renouvelable, qu’est-ce qui empêche les industriels de remplacer les forêts primaires et les havres de biodiversité par des plantations ?

C’est pour prévenir cet excès que la Commission européenne a tenu à encadrer la biomasse « renouvelable », dans laquelle ne seront plus inclus, désormais, les matériaux issus de forêts primaires comme la Białowieża, en Pologne – l’une des dernières d’Europe –, ou connues pour la richesse de leur biodiversité.

Cette saine restriction ne s’applique pas, cependant, à la Guyane française – territoire couvert à plus de 90 % de forêt amazonienne –, en vertu d’une dérogation accordée aux zones ultrapériphériques de l’Union.

Pire, par un lobbying intense de ses députés, la France a cherché, pendant de longs mois, à élargir la dérogation guyanaise pour y faire entrer l’ensemble des bioliquides, biocarburants et combustibles produits à partir de biomasse ligneuse primaire, autrement dit potentiellement issue de la forêt amazonienne.

Dans l’idée d’alimenter le Centre spatial guyanais (CSG), à Kourou, d’où sont lancées de nombreuses fusées, la France a également tenté (en vain) de faire du spatial un secteur prioritaire dans la production et la réception d’énergie issue de la biomasse.

« Sans mobilisation de la société…

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Auteur: Augustin Langlade