27 mars 2021 à 10h18,
Mis à jour le 27 mars 2021 à 18h34
Durée de lecture : 5 minutes
Le nouveau pont de Windsor devait être la pièce maîtresse du système anti-inondations de la commune du même nom, qui compte 1.900 habitants dans la grande banlieue de Sydney. Mais il n’a fallu que quelques heures pour que les eaux déchaînées du fleuve Hawkesbury n’engloutissent l’ouvrage inauguré l’an passé, trois mètres au-dessus du pont historique. L’image du New Windsor Bridge (illustrant la tête de cet article) a fait le tour de l’Australie, symbole des inondations monstres qui viennent de dévaster l’État de Nouvelle-Galles-du-Sud. Symbole, aussi, de l’incapacité des autorités à protéger la population.
Depuis mercredi 24 mars, le ciel s’est éclairci sur la région de Sydney. Mais après quatre jours de pluies torrentielles, les rivières continuent de déverser leur trop-plein le long de la côte Est australienne. À l’intérieur des terres, l’alerte aux crues a été levée. Quelques milliers d’habitants ont été autorisés à rentrer chez eux.
Chacun nettoie sa maison, tente de sauver ce qui peut l’être… et se rue sur les insecticides : associées au redoux, les eaux stagnantes font le bonheur des moustiques, moucherons, tiques et puces. Dans le quotidien local Sydney Morning Herald, le parasitologue David Emery alerte désormais sur un « risque accru de fièvre de la Ross River », une infection virale transmise à l’homme par les moustiques.
La Nouvelle-Galles-du-Sud a reçu jusqu’à un mètre de précipitations, transformant les villages en îles que l’on ne quitte qu’en hélicoptère ou en kayak. Si la ville de Sydney a été largement épargnée, les services de secours ont dû évacuer seize zones urbaines plus au nord, déplaçant plus de quarante mille habitants. Deux personnes au moins ont perdu la vie, selon les autorités locales. Le barrage Warragamba, qui fournit l’essentiel de l’eau potable de Sydney, a débordé.
« Ici, le climat est plus extrême qu’en Europe »
La population semble accueillir avec fatalisme la nouvelle catastrophe, moins d’un an après les immenses feux de brousse qui avaient déjà ravagé dix-sept millions d’hectares de terres, tuant ou déplaçant trois milliards d’animaux — un triste record historique. « Ici, le climat est plus extrême qu’en Europe et en France », dit à Reporterre Héloïse Navecth, gérante française d’un café en proche banlieue de Sydney. « Avec mes clients, on parle de ce qu’il se…
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Auteur: Violette Bonnebas (Reporterre) Reporterre