« L'État a failli » : samedi, grandes marches contre les pesticides

« Descendons dans la rue et marchons pour mettre fin aux pesticides ! » Ce samedi 21 mai, à Paris, paysans et citoyens indignés crieront leur colère contre Monsanto-Bayer et les multinationales agrochimiques. Avec près d’une cinquantaine d’organisations, dont Alternatiba, Extinction Rébellion, Faucheurs Volontaires ou Greenpeace, ils dénonceront les conséquences désastreuses de ce système industriel sur la santé humaine et l’environnement lors de cette dixième marche annuelle. D’autres événements auront lieu à Marseille, Lille et un peu partout dans l’Hexagone et en Outre-mer.

« Les expertises de l’Inserm [l’Institut national de la santé et de la recherche médicale], mises à jour en 2021, confirment le lien entre l’utilisation des pesticides et la déclaration de différentes maladies graves, comme le cancer ou Parkinson, précise à Reporterre Nadine Lauverjat, coordinatrice de Générations futures. Il est plus qu’urgent de mettre un terme à notre dépendance à ces produits. »

Aux yeux des organisateurs, cette mobilisation tombe à pic pour pointer du doigt le premier mandat d’Emmanuel Macron, durant lequel rien n’a été fait pour bouleverser les pratiques agricoles. Bien au contraire, le glyphosate, produit phare du spécialiste en désherbants, n’a pas été interdit malgré les promesses présidentielles. Après avoir été bannis, les néonicotinoïdes ont signé leur retour dans les champs de betteraves. Et la lutte contre l’utilisation illégale de certains « nouveaux OGM » ne semble pas intéresser l’État. Las, Nadine Lauverjat conclut, dubitative : « Espérons qu’Élisabeth Borne [la nouvelle Première ministre] puisse inverser la tendance… »

« Qui sait si demain je n’aurais pas un cancer »

Cette grande marche sera aussi l’occasion de mettre en lumière les procédures judiciaires en cours, à commencer par le scandale du chlordécone. Utilisé dans les bananeraies des Antilles françaises entre 1972 et 1993, cet insecticide est extrêmement dangereux pour la biodiversité et la santé humaine. Une plainte a été déposée contre l’État français pour avoir renouvelé les autorisations en Martinique et en Guadeloupe au début des années 1990, en dépit des alertes.

Yvan Serenus : « Aujourd’hui encore, le plus gros tueur sur notre île, c’est le chlordécone. » © Emmanuel Clévenot / Reporterre

« À demi mots, l’État a reconnu sa responsabilité dans l’empoisonnement du peuple martiniquais. Aujourd’hui encore, le plus gros tueur sur…

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Auteur: Emmanuel Clévenot (Reporterre) Reporterre