« L'État détruit l'hôpital, les personnels n'en peuvent plus » : mobilisation nationale pour la santé

« S’il n’y a pas de prise de conscience rapide, ce service public va s’effondrer. Il est déjà en train de s’effondrer », alerte Emmanuelle Seris, médecin urgentiste et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf). Ce service public, c’est l’hôpital. Pour le défendre, l’Amuf, le Collectif inter-urgences, le Collectif inter-hôpitaux, le Collectif inter-blocs, le Printemps de la psychiatrie, la CGT-santé, Sud santé-sociaux et la Coordination nationale des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité appellent à une mobilisation nationale ce mardi 11 janvier. Des manifestations sont prévues dans toute la France. À Paris, elle partira à 13 h de Port Royal/hôpital Cochin.

« Nos revendications, c’est d’améliorer les conditions de travail des professionnels de santé pour avoir à nouveau des personnes qui souhaitent rejoindre l’hôpital public. Nous demandons une véritable augmentation des lits et des moyens pour l’hôpital », poursuit l’urgentiste Emmanuelle Seris lors d’une conférence de presse le 10 janvier. Toutes les organisations sont unanimes sur le constat : l’hôpital public, sous-financé depuis des années, manque de plus en plus de moyens.

« Les fermetures ne sont pas liées au Covid, mais aux conditions de travail »

« On voit encore les urgences continuer à fermer. Et le gouvernement tente de diviser les soignants et la population. Mais les fermetures ne sont pas liées au Covid, elles sont liées aux conditions de travail, dit Pierre Schwob Tellier, du Collectif Inter-urgences. L’État détruit l’hôpital public. Et les personnels, qui n’en peuvent plus, s’en vont. » « On voit une vague très importante de départs de soignants depuis le 1er juin dernier, précise Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des personnels infirmiers. En plus, vous avez actuellement 10 % des soignants qui sont en arrêt maladie, pas pour Covid, mais pour épuisement professionnel ou même stress post-traumatique. » Rachid Digoy, président du Collectif Inter-blocs, abonde : « Des blocs opératoires sont mis à l’arrêt faute de personnel. »

La première revendication des organisations et syndicats de soignants de l’hôpital, avant celle des rémunérations, est donc aujourd’hui d’avoir des effectifs supplémentaires. « Nous demandons un plan national massif de création d’emplois. Si nous avions la garantie d’avoir dans un an des aides-soignantes en plus et des infirmières en plus dans trois ans, cela…

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Auteur: Rédaction