L’État français préfère la bombe au Traité d’interdiction des armes nucléaires

 

Un non-événement pour la presse française : ce vendredi 22 janvier entre en vigueur le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Sa non-ratification par la France, troisième puissance nucléaire mondiale derrière les États-Unis et la Russie, est peu commentée par les médias nationaux, à l’exception d’une interview sur France Culture et d’une tribune dans La Croix.

Pourtant, ce traité n’est pas de la moindre importance. Il interdit l’utilisation, la menace d’utilisation, la production, l’acquisition, le stockage et le transfert d’armes nucléaires. Il pose aussi en creux des limites à leur financement par des acteurs privés (banques, etc.). Un texte d’une plus grande portée que celui de 1970 sur la non-prolifération nucléaire et qui a une valeur contraignante pour la cinquantaine de pays qui l’ont signé à ce jour. Mais pas pour la France. Celle-ci comme les autres huit puissances nucléaires n’a même pas accepté de participer aux négociations. Pires, ces possesseurs de la bombe ont fait pression sur de nombreux pays, notamment ceux membres de l’OTAN, pour qu’ils ne ratifient pas le texte.

« Trois jours avant l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le Président, lors de ses vœux aux armées, s’est livré à une nouvelle ode à la bombe, vantant la fierté de disposer d’une force militaire qui s’entraîne dans l’objectif de pouvoir éliminer des populations civiles. Le 22 janvier 2021, le président Macron n’a donc aucun scrupule à placer le pays des droits de l’homme en marge du droit international et de renoncer au droit international humanitaire » fustige la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) qui regroupe une soixantaine d’organisations partenaires.

Pourtant le symbole aurait été fort en cette année du 75e anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki. Emmanuel Macron aura clairement raté l’occasion de lancer un « Make our planet safe again ».

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Auteur: Stéphane Ortega