L’État policier de Microsoft : Surveillance de masse, reconnaissance faciale et un cloud nommé Azure

A l’heure où on parle aux États-Unis de démantèlement de la police, surtout depuis la mort de George Floyd, les pouvoirs de surveillance et de répression sont en train de se métamorphoser. La police est un rôle qui pourrait se passer d’humains. Elle est dans nos smartphones, dans les algorithmes des smartcities et des objets connectés ; la police de demain s’élabore à la Silicon Valley. Si ces technologies nous sont imposées par un jeu de consentement tacite et bien souvent forcé, pour la police c’est la possibilité de moyens répressifs démultipliés. Les espaces publics ne seront pas plus sûrs, mais la politique du chiffre en sera flattée et nous, toujours plus contrôlés.

Voici une traduction de l’article de Michael Kwet originellement paru sous le titre The Microsoft Police State: Mass Surveillance, Facial Recognition, and the Azure Cloud dans la revue The Intercept.

Les manifestations nationales contre les pratiques policières racistes ont amené une perspective nouvelle sur plusieurs grandes entreprises technologiques comme Facebook, qui est boycotté par les annonceurs pour les discours haineux dirigés contre les personnes de couleur, et Amazon, qui a été interpellé sur l’aide que l’entreprise apporte à la surveillance policière. Mais Microsoft, qui a largement échappé aux critiques, est à l’origine de services destinés aux forces de l’ordre, favorisant un écosystème de sociétés qui fournissent à la police des logiciels utilisant le cloud de Microsoft et d’autres plateformes. L’histoire complète de ces liens met en évidence la façon dont le secteur technologique est de plus en plus enchevêtré, dans des relations intimes et continues, avec les services de police.

Les liens de Microsoft avec les forces de l’ordre ont été occultés par l’entreprise, dont la réponse publique à l’indignation qui a suivi le meurtre de George Floyd s’est concentrée sur les logiciels de reconnaissance faciale. Cette réaction détourne l’attention de la plate-forme de surveillance de masse de Microsoft destinée aux policiers, le Domain Awareness System, construit pour le département de police de New York et étendu par la suite à Atlanta, au Brésil et à…

Auteur : CerveauxNonDisponibles
visuel : Eliana Rodgers for The Intercept
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