Chaque élection présidentielle depuis désormais quelques mandats, donne lieu à quelques bouleversements numériques inédits et qui sans jamais totalement déterminer l’issue du vote, finissent par peser de plus en plus sur la vie démocratique et l’état du débat public le précédant.
Sans prétendre à l’exhaustivité on se souviendra que la première élection d’Obama fut en grande part centrée sur l’exploitation à large échelle des plateformes numériques (réseaux sociaux) ; que l’élection de Trump fut doublement marquée par la banalisation du recours à des plateformes comme « Nation Builder » permettant d’envisager le corps électoral comme un banal fichier client, ainsi que par l’énorme scandale de Cambridge Analytica ; Cambridge Analytica pour lequel les universitaires discutent toujours pour mesurer l’impact réel et statistique que cela a pu jouer notamment dans certains états, mais où le fait que cela ait joué un rôle aussi important qu’instrumental ne fait plus du tout débat (rôle important parmi bien d’autres actions de bien d’autres médias à commencer par … Fox News).
Naturellement il faut aussi mentionner le recours à la « data » de l’équipe d’Emmanuel Macron, futur président de la start-up nation aux 25 licornes, lors de sa campagne pour analyser les verbatims recueillis pas son équipe.
Et puis … et puis partout dans le monde, en Inde, au Brésil, le rôle hautement déterministe plus que déterminant par lequel des applications comme WhatsApp viennent, sans jamais en décider entièrement, engager l’issue d’un scrutin.
Lettre à Elyze.
A quelques mois de l’élection présidentielle en France, on parle (vraiment) beaucoup ces derniers temps d’une application, « Elyze », permettant de « swiper » parmi les propositions de différents candidat.e.s afin de déterminer celui ou celle pour qui vous auriez le plus de chances de voter par « adhésion » à son programme.
Elyze donc. Qui commence à poser tellement de problèmes que la CNIL elle-même s’empare du sujet et de ce qu’Elyze fait de nos données personnelles. En effet et arguant qu’il ne le fera bien sûr que si elles sont « anonymisées », Elyze s’autorise à revendre les données collectées : date de naissance, code postal, genre … mais aussi et surtout les réponses faites aux questions issues des différents programmes.
Dans Le Monde avec l’AFP, le fondateur de l’application détaille :
« Aucune donnée n’est partagée avec Google et Facebook. Les données sont anonymes, l’application n’identifie individuellement aucun utilisateur…
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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid