Lettre à Rima Hassan : l'autre sionisme

Rima Hassan concentrera toutes les attaques dans les semaines qui viennent. Alors que la conscience de l’abomination en cours à Gaza s’étend chaque jour, je crois pour ma part qu’elle offre à Israël, avec une grande générosité, sa dernière chance.

Rima Hassan est née dans un camp de réfugiés, de parents expulsés de Palestine en 1948. Disons-le tout net : d’une telle personne, Israël n’a droit de rien exiger. Rien ne peut mitiger la justesse de sa lutte contre la violence qui lui fut faite, et c’est à Israël seul de réparer ses torts. Pour beaucoup, l’idée même qu’Israël puisse le faire n’a pas de sens : Israël ne serait qu’un Etat colonial comme un autre, criminel par essence, dont l’existence même serait incompatible avec la justice. On mesure alors la générosité des paroles de Rima Hissan, récemment interviewée par Regards. Au journaliste qui lui demande si elle se pose « la question de l’existence de l’Etat d’Israël, elle répond « Non » :

« Je n’en veux à personne d’avoir pensé la création d’un foyer national Juif en Palestine mandataire, j’en veux à tous ceux qui ont pensé ce destin au détriment du peuple palestinien. Je ne peux pas arrêter d’être critique à l’égard de la façon dont l’Etat d’Israël a été créé, à la fois sur le plan de la doctrine en elle-même, comment on a théorisé tout un pan du sionisme politique que Théodore Herzl définissait lui-même comme étant un projet colonial, ensuite pour ce qui s’est passé sur le terrain, à savoir la Nakba ; c’est-à-dire que la création de l’Etat d’Israël, c’est la Nakba aussi, c’est 800 000 Palestiniens chassés de leur terre et c’est la destruction de plus de 532 villages qui sont complètement rasés. La question n’est pas de remettre en question la nécessité d’avoir un foyer national Juif, qui plus est, historiquement, en Palestine mandataire, puisqu’il n’y a pas à…

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Auteur: dev