Lettre aux partis politiques de gauche et de l'écologie : parlons de nos désaccords !

L’éventualité d’une candidature commune à gauche en 2022 ne doit pas faire oublier le fond. Trente personnalités de la société civile proposent l’organisation de débats citoyens sur les sujets qui fâchent, comme l’Europe, le nucléaire ou la laïcité.

Chères amies, chers amis,

Il est vital aujourd’hui d’offrir des perspectives politiques fortes et crédibles à toutes celles et ceux, très nombreux, qui ne veulent ni du nationalisme autoritaire incarné par Marine Le Pen ni du néolibéralisme porté par Emmanuel Macron. De nombreuses initiatives se sont fait jour pour unir les gauches, l’écologie politique et plus globalement l’arc humaniste dans la perspective de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022. Ces initiatives s’attachent à construire du commun entre toutes les organisations politiques se situant dans cet arc de forces afin d’arriver à désigner un candidat commun.

En vue des échéances de 2022, il manque aujourd’hui un travail de fond sur les points de divergence entre ces courants politiques, d’une part, et avec l’ensemble des citoyens, d’autre part. Énumérer ce qui rassemble ne suffit doublement pas : on ne fait que repousser à plus tard les sujets qui divisent ; on cultive un entre-soi du monde politique, au risque de se couper de ce que pensent les personnes.

Une telle démarche est d’autant plus importante que, au-delà des malentendus que l’on pourra lever, de réelles différences existent entre les partis. Prenons un exemple sur l’Europe. Face à l’ouverture à la concurrence du rail, deux positions (au moins) peuvent être identifiées : l’une qui défend un service public fondé sur une entreprise nationale, la SNCF, et un ensemble de principes (égal accès sur l’ensemble du territoire, à des tarifs raisonnables… fruit d’une péréquation des moyens à l’échelle nationale). L’autre position critique une SNCF qui se comporte de plus en plus comme une entreprise classique et ferme des petites lignes. Pour les tenants de cette position, il faut privilégier un modèle fondé sur des coopératives, à l’image de celle qui pourrait permettre la réouverture de la ligne Bordeaux-Lyon. L’ouverture à la concurrence peut alors être vue comme un moyen de faire émerger un modèle décentralisé, plus démocratique et proche des citoyen.ne.s… au risque néanmoins, dirons les premiers, d’abandonner les principes qui fondent le service public et l’unité nationale. Faut-il pourtant considérer que ces deux positions sont…

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Auteur: Collectif