Lettre ouverte à Paul Magnette, Président du PS et Bourgmestre de Charleroi — André LACROIX

Monsieur le Président,
Monsieur le Bourgmestre,
Cher Paul Magnette,

Le débat que vous avez eu le 28 janvier avec Raphaël Glucksmann, via « Instagram Live » (voir https://youtu.be/pxXzE54_ijU) m’a désolé.

Je n’arrive pas à comprendre qu’un intellectuel de votre niveau puisse à ce point manquer d’esprit critique en cautionnant les fantasmes du tourne-veste Glucksmann. Pour rappel, en digne ou indigne fils de son père André (ancien maoïste devenu « nouveau philosophe » atlantiste et néolibéral), le petit Raphaël, lui, a connu quelques étapes assez croquignolesques : dans les années 2000, il a participé au groupe de réflexion néoconservateur le Cercle de l’Oratoire défendant la guerre d’Irak et s’en prenant à l’antiaméricanisme ; puis, de 2005 à 2012, il a été conseiller de Mikheil Saakachvili, le controversé Président de Géorgie ; après un passage à Alternative libérale, le voilà, en 2008, qui s’oriente « à gauche » en lançant le parti Place publique (PP), avant d’être élu aux élections européennes en 2019 sur une liste réunissant le PP, le Parti socialiste et Nouvelle Donne. Sa nouvelle marotte, sinon sa nouvelle croisade : forcer l’Europe à boycotter les produits en provenance du Xinjiang au prétexte que les Ouïghours y seraient maltraités.

Bien évidemment, le combat pour responsabiliser les multinationales et pour introduire des normes sociales et environnementales dans le commerce international est un bon combat. Bravo à tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui refusent le fatalisme face aux diktats de la globalisation ! Personne n’a d’ailleurs oublié la part décisive que vous avez prise, en tant que Ministre-Président de la Région wallonne, dans le refus du CETA tel qu’on voulait nous l’imposer.

Mais quelle mouche vous a piqué de mêler les Ouïghours à ce noble combat ?

Comment avez-vous pu écarter d’un revers de la main les études sérieuses contestant le bien-fondé des accusations portées contre la Chine à propos de sa politique au Xinjiang ? (*) Comment avez-vous pu déclarer qu’« il n’y a pratiquement plus personne qui nie le phénomène des persécutions des Ouïghours » ? L’argument d’autorité que vous brandissez (« la quasi-unanimité du Parlement européen » pour condamner la Chine) ne tient pas la route, pour peu qu’on prenne du recul. Que faites-vous de l’avis du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique qui a adopté, en mars 2019, une résolution…

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Auteur: André LACROIX Le grand soir