Lettre sur la viralité

La crise actuelle n’est pas sanitaire, comme s’échine à le démontrer cet article de Fabien Vallos, mais « profondément métaphysique ». Pourquoi ? Parce qu’au fond, notre époque se cramponne à elle-même, via le triomphe des « entreprises pharmaceutiques et informationnelles » et des politiques sanitaires autoritaires. Cette crispation traduit selon lui la tendance occidentale à rechercher toujours la stabilité de l’être à travers son unité, sa cohérence. Il fut un temps, on justifiait cette stabilité mais aussi tous les accidents et les désordres par l’existence d’un Dieu, qui faisait ce qu’il pouvait pour maintenir l’ordre. Aujourd’hui, on accuse les terroristes et les virus de vouloir bouleverser l’ordre et transformer l’être. Selon Vallos, la viralité est en effet ce qui transforme l’être (et d’abord le vivant) : à nous de trouver un autre rapport que la peur ou la crispation face à elle. Bonne lecture.

Quelque chose de dangereux est advenu, une fois encore, pour l’être et les manières d’être. Cette chose porte le nom de virus et nous occupe à peu près partout, contraignant nos modes d’être et d’agir sous diverses formes que l’on nomme « confinement », « quarantaine », « déconfinement », « distanciation », « viralité », « urgence sanitaire ». Nos modes de vie, depuis près de cinq mois, sont en permanence liés à ces modalités techniques qui contraignent nos actes, nos déplacements, nos relations et nos modalités d’analyse. Ce qui semble certain est que nous ne sommes pas réellement en mesure de penser ce que signifie le danger et la viralité. Nous savons que pour pouvoir penser l’être il faut être en mesure de penser l’agir et que l’agir signifie réaliser et accomplir : Martin Heidegger avait encore indiqué [Lettre sur l’humanisme,…

Auteur : lundimatin
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