L’Europe peut-elle faire émerger des champions du numérique ?

Règlement général sur la protection des données (RGPD), législation sur les marchés numériques (DMA), règlement européen sur les services numériques (DSA), AI Act sur l’intelligence artificielle (IA)… Ces dernières années, l’Union européenne (UE) s’est dotée d’un arsenal juridique supposé lui conférer les moyens de mieux contrôler les activités des personnes et des organisations dans la sphère numérique. Quelle peut être la portée de tels outils face aux géants américains et chinois du secteur ? Éléments de réponse avec Julien Pillot, enseignant-chercheur en Économie à l’INSEEC Grande École.


Peut-on dire que l’UE est en pointe en matière de régulation de l’économie numérique ?

Il serait bien présomptueux de penser que les autres grandes puissances sont passives au regard du développement des activités numériques, et que seule l’Europe est consciente des problèmes que celles-ci peuvent engendrer. Les autres juridictions, États-Unis et Chine en tête, font également évoluer leurs règles. En revanche, les approches comme les objectifs peuvent différer. La Chine, par exemple, a pris des décisions particulièrement drastiques pour lutter contre l’addiction des jeunes aux écrans et aux jeux vidéo. Les États-Unis ont, quant à eux, opté pour une approche régulatoire de l’IA différenciée selon les secteurs d’activité, plutôt qu’une démarche à portée générale comme en Europe.

Néanmoins, je crois qu’on peut considérer qu’avec le RGPD, le DSA, le DMA et l’IA Act, l’Europe dispose de l’arsenal le plus complet, mais surtout, a su s’imposer ces dernières années comme une véritable puissance normative en poussant nos partenaires étrangers à se mettre en conformité avec nos réglementations. C’est la grande force du marché européen auquel nulle entreprise étrangère, fût-ce un géant du numérique, ne peut se permettre de tourner le dos.

Enfin, cette…

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Auteur: Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Economie (Inseec) / Pr. associé (U. Paris Saclay) / Chercheur associé (CNRS), INSEEC Grande École