L'Europe, triste solitude

Pour comprendre les remous souterrains de notre présent, il est souvent utile se pencher sur le passé.

Dans cet article, Eduardo Casais nous propose de penser à la fois la position de l’Europe, l’attitude de ses institutions, ainsi que ses dispositifs institutionnels et géopolitiques à la lumière de l’époque napoléonienne. au sein d’une réflexion qui prend ses racines à l’époque napoléonienne. L’auteur y décrit l’histoire d’une certaine et grande solitude. « Aussi bien une société où la paix n’a d’autre base que l’inertie des sujets, lesquels se laissent conduire comme un troupeau et ne sont exercés qu’à l’esclavage, ce n’est plus une société, c’est une solitude. » (Spinoza, Traité politique)

Cet article est le premier volet d’un triptyque.

Un songe récurrent

On peut les accuser de bien d’inconvenances, les eurocrates, mais pas de préférer le franc-parler à la tartuferie. Ce n’est pas eux qui se laisseraient aller à confesser la piètre estime dans laquelle ils tiennent les Européens dans les termes crus employés par Napoléon. « l’Europe n’est plus qu’une vieille p…. pourrie dont je ferai tout ce qui me plaira »confiait-il au ministre Fouché, alors en période de disgrâce. Entre ceux-là et l’empereur il y a toute la différence qui sépare le maquereau de salon, dédaigneux mais soucieux de ne pas déprécier son fond de commerce, du chef de guerre hardi que n’arrête aucune circonspection.

Ce sens de la retenue ne les empêche nullement de piller d’abondance dans les idées du malchanceux empereur. Le projet européen de l’UE (Union Européenne) n’est qu’un copié-collé des idées-forces de Napoléon. Écoutons-le.

La scène se déroule dans un cabinet impérial aux Tuileries. On est en 1811, Napoléon s’occupe des immenses préparatifs, afin de porter la guerre en Russie. Fouché, le ministre disgracié, fait part de ses inquiétudes à l’empereur, qui les balaie d’une cinglante apostrophe. « [Vous] êtes trop riches, et […] ne tremblez pour moi que parce que vouscraignez la débâcle. [Moi,] je veux achever ce qui n’est qu’ébauché. Il nous faut un code européen, une cour de cassation européenne, une même monnaie, les mêmes poids et mesures, les mêmes lois ; il faut que je fasse de tous les peuples de l’Europe le même peuple. »

Les faiseurs de l’UE en ont pris de la graine,dont sont nés la Cour de justice de l’UE et un droit communautaire autonome, à effet direct, primant sur les droits nationaux ; la Banque…

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Auteur: lundimatin