L’ex-agent secret qui en sait beaucoup trop #13 Areva et l’argent de l’affaire UraMin : corruption en Afrique du Sud ?

Le bilan 2007 d’Areva, certifié par les deux cabinets Mazars & Guérard et Deloitte, indique : « Commercialement, l’offre pour deux EPR a été transmise le 31 janvier 2008 à Eskom » (le groupe public d’électricité sud-africain). « La réponse à une deuxième demande de l’Afrique du Sud sur dix EPR complémentaires sera remise ultérieurement sur 2008. »

Ceux qui connaissent l’Afrique du Sud post-apartheid, comme mon camarade Vincent Crouzet, lequel a été en fonction dans ce pays, savent pertinemment qu’Eskom est incapable de financer ce genre de projet. En 2008, malgré son monopole d’État, le résultat de la société est à peine positif de 100 millions de dollars.

À l’époque, le pays est dirigé par Thabo Mbeki et la corruption fait rage, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Construire des EPR dans ce pays représenterait une menace pour la sécurité de la planète.

Selon l’enquête sur Areva-UraMin publiée par le quotidien sud-africain Mail & Guardian en août 2012, le montant versé à des proches de l’ANC, le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, serait de l’ordre de 450 à 500 millions de dollars.

Mais le « deal du siècle » démarre très mal pour Areva, qui sous-évalue l’impact des luttes intestines de l’ANC. Lors de son 52e congrès en décembre 2007, Jacob Zuma prend le pouvoir et devient président au détriment de Thabo Mbeki. Eskom va bientôt retirer sa marque d’intérêt pour les centrales nucléaires françaises, et Mbeki quitte toutes ses fonctions en septembre 2008. La visite de la ministre de l’économie Christine Lagarde et du président Sarkozy en Afrique du Sud, en février 2008, n’a pas permis de changer quoi que ce soit.

Il faut désormais commencer à gérer le désastre UraMin. L’enveloppe supposée correspondre à la caisse noire qui a pu être créée lors de l’opération est déjà sérieusement entamée, et il n’y a aucun contrat effectif pour contrebalancer les pertes.

Dès 2009, bien avant l’article du Mail & Guardian, un témoin-clef avait révélé à Vincent Crouzet les tenants et les aboutissants de l’arnaque UraMin, et notamment les…

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