L'exécution de Shireen Abu Akleh est un message aux Palestiniens — Jonathan COOK

Au cours de mes 20 années de reportage sur le conflit, j’ai appris de première main que la version israélienne des événements concernant la mort de Palestiniens ou d’étrangers, n’est jamais fiable.

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Veille à Gaza en l’honneur de la journaliste assassinée

L’exécution de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh par un soldat israélien dans la ville palestinienne de Jénine, les efforts immédiats d’Israël pour brouiller les pistes quant à l’identité du responsable et les faibles réactions des capitales occidentales ont ravivé les souvenirs de 20 années de reportage dans la région.

Contrairement à Abu Akleh, je me suis trouvé beaucoup moins souvent sur les lignes de front dans les territoires occupés. Je n’étais pas un correspondant de guerre, et lorsque je me retrouvais près de l’action, c’était invariablement par accident – comme lorsque, toujours à Jénine, mon taxi palestinien a tourné dans une rue pour se retrouver face au canon d’un char israélien. À en juger par la vitesse et l’habileté avec lesquelles mon chauffeur a fait marche arrière, ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire à ce genre de barrage routier.

Les Palestiniens se doutent, à juste titre, que le trou que la balle a creusé juste sous le bord de son casque métallique n’est pas le fruit d’une chance sur un million.

Abu Akleh a rendu compte de bien trop de meurtres de Palestiniens pour ne pas connaître les risques qu’elle courait en tant que journaliste chaque fois qu’elle enfilait un gilet pare-balles. C’était une sorte de cran que je n’avais pas.

Selon un récent rapport de Reporters sans frontières, au moins 144 journalistes palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes dans les territoires occupés depuis 2018. Trois, dont Abu Akleh, ont été tués au cours de la même période.

J’ai passé une partie de mon temps dans la région à me rendre sur les lieux où sont tombés des Palestiniens, en essayant d’analyser les récits contradictoires des Palestiniens et des Israéliens pour mieux comprendre ce que c’était réellement passé. Le meurtre d’Abu Akleh et la réponse d’Israël confirment mes découvertes lors de ces enquêtes.

Ainsi, ce ne fut pas surprenant d’entendre le Premier ministre israélien Naftali Bennett accuser immédiatement les Palestiniens de la mort de la journaliste.

Il y a, a-t-il dit, « une très grande chance que les Palestiniens armés, qui tiraient sauvagement, soient…

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Auteur: Jonathan COOK Le grand soir