L'extrême droite, une menace pour les médias : les cas de la Hongrie et la Pologne

Varsovie (Pologne), correspondance

« Quand le peuple vote, le peuple gagne ! » Le 3 avril dernier, Marine Le Pen n’a pas attendu pour féliciter Viktor Orbán. À l’issue des élections législatives en Hongrie, l’homme fort de Budapest a triomphé avec plus de 53 % des voix, remportant un quatrième mandat d’affilée. Une aubaine pour la candidate du Rassemblement national (RN), qui entretient une relation de connivence avec le Premier ministre hongrois.

C’est que M. Orbán, au pouvoir sans interruption depuis 2010, s’est transformé en inspirateur de l’extrême droite européenne. Accusé de saper les contre-pouvoirs démocratiques, il est devenu la bête noire de l’Union européenne. Le chantre de la « démocratie illibérale » — un terme vague dont s’affuble lui-même le dirigeant national-populiste —, a multiplié en Hongrie les atteintes à l’encontre de la société civile, de l’État de droit et des minorités. Sans parler du droit d’asile, lui aussi foulé du pied.

En Hongrie, des médias muselés

Marine Le Pen se fera-t-elle l’émule de l’autocrate magyar, en cas de victoire présidentielle le 24 avril ? Beaucoup le redoutent, à commencer par les défenseurs de la liberté de la presse. Car en douze ans, Viktor Orbán s’est aussi attelé à démanteler l’indépendance des médias.

Depuis 2010, la Hongrie a chuté de 69 places dans le classement mondial pour la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), et se positionne aujourd’hui au 92e rang sur 180 pays. L’ONG range le dirigeant hongrois dans la catégorie des « prédateurs de la liberté de la presse », aux côtés d’autocrates tels qu’Alexandre Loukachenko (président de la République de Biélorussie), Bachar al-Assad (Syrie) ou encore Vladimir Poutine (Russie), avec qui M. Orbán entretient d’ailleurs une relation de proximité.

Mais pour Marine Le Pen, peu importe. « Viktor Orbán dirige la Hongrie, il faut bien le dire, plutôt bien », a-t-elle déclaré dans un entretien avec la BBC, début février. « Il y a plus de liberté de la presse probablement en Hongrie qu’il n’y en a en l’espèce en France. Il y a beaucoup de journaux hongrois qui disent du mal de M. Orbán », s’est contenté d’affirmer celle qui ambitionne de privatiser France Télévisions.

Une vision…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre), Patrice Senécal Reporterre