LFI : les militants divisés sur la crise de leur mouvement

Un militant qui critique frontalement Jean-Luc Mélenchon et son appareil est une espèce rare. Alexandre* en fait partie. Au téléphone, il se lâche. « Les militants ne sont pas considérés. On nous voit comme des distributeurs de tracts dès qu’il y a une campagne. Et vous savez pourquoi ? J’ai l’impression qu’on veut gouverner un pays avec 17 députés qui pensent à 100 % de la même manière. Il n’y a aucune instance démocratique pour permettre les débats et les réflexions nécessaires à la vie d’un mouvement », lance-t-il. Le militant estime que La France insoumise a « le meilleur programme ». Mais selon lui, « les décisions se prennent par un petit noyau qui se partage toutes les casquettes. Et ces têtes qui ont le droit de penser, elles ne dépendent que de Mélenchon et croient ne pouvoir gagner des élections qu’à travers lui. Tout ça ne donne pas la possibilité au mouvement d’exister sur du long terme. »

*

Le militant a souhaité garder l’anonymat.

À demi-mot, le militant pointe la stratégie de singularisation du triple candidat à la présidentielle. Et pour lui, la polémique provoquée par la position de la direction insoumise sur le conflit israélo-palestinien illustrerait sa critique. « Il faut bien évidemment faire attention aux mots qu’on emploie, surtout dans un premier communiqué. Et sur cette question encore plus, il faut créer de la cohésion, et pas systématiquement une confrontation. Sinon, on risque de ne plus nous prendre au sérieux. Et on peut s’asseoir sur l’espoir de gouverner un jour, prévient-il. Quand on veut faire de la politique, il faut se parler, être responsable. On ne devrait pas chercher le buzz en permanence comme si c’était la seule façon de créer du débat. Sur le terrain, on travaille au…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Lucas Sarafian